Fiche technique :

Notre avis sur CANDY : MEURTRE AU TEXAS

Non, non, il ne s’agira pas ici de présenter notre chère Candy, héroïne de manga au regard de biche et au sourire espiègle qui a bercé toute une génération d’enfants dans les années 80. La nouvelle série de Disney+, CANDY : Meurtre au Texas, relate l’histoire glaçante – mais vraie – de Candy Montgomery ; accusée, jugée puis acquittée du meurtre de son amie et voisine Betty Gore. Cette dernière fut retrouvée morte à son domicile après avoir reçu 41 coups de hache.

Portée magistralement par son actrice principale Jessica Biel (The Sinner) dans le rôle-titre, la série nous (re) plonge parfaitement dans une Amérique toujours aussi puritaine et pas vraiment libérée de ses mœurs, oscillant entre une foi inébranlable envers les codes sociaux de l’époque (pas si lointaine d’ailleurs) et le désir secret, profond, de s’écarter d’une vie beaucoup trop bien rangée.

Dès les premières minutes de l’épisode 1, Candy pose son doux et inquiétant regard sur le spectateur comme pour le défier un peu plus de croire ou de ne pas croire que cette femme, mère de famille et épouse comblée, membre active de sa paroisse et de la communauté, commettra dans quelques heures l’irréparable. C’est d’ailleurs le principal sujet de la série : Pourquoi ? Pourquoi avoir commis un tel acte aussi violent et inexplicable ?

Rhétorique ou non, CANDY s’amuse de l’ambivalence de son personnage, qui boue d’une passion ardente et interdite à l’intérieur d’elle-même, et le place dans un contexte social où la place de la femme est reléguée au second plan. Le personnage de Betty Gore (incarnée par l’excellente Melanie Lynskey) ancienne professeure, est tout le contraire de Candy : femme-enfant, jalouse, souffrant d’une dépression post-partum, mis à l’écart par sa communauté, vivant difficilement sa vie de femme au foyer avec un mari quasiment absent dont elle cherche désespérément du réconfort.

Mais à mesure que la série progresse dans son propos, le portrait des deux femmes s’amenuise et perd l’équilibre. Le show devient simplement du pur divertissement visant à mener à sa conclusion macabre et sanglante. En dépit de sa mise en scène presque parfaite, la narration souffre d’un manque de rythme et d’une baisse générale de tension, due en partie à l’utilisation répétée de flashbacks. On saluera toutefois le travail impressionnant et immersif de sa photographie, recréant parfaitement l’ambiance esthétique des années 70-80.

Ne vous laissez pas surprendre par le tendre regard acidulé de CANDY. Bien que son histoire soit complexe et intéressante, la vérité ne sera jamais celle que l’on connaît déjà. Il ne reste que l’imagination de notre propre interprétation pour essayer de comprendre les raisons d’une telle violence. La série reste de bonne facture, mais n’est malheureusement pas exempt de défaut.

Par Rémi Vallier.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :