BACK TO BLACK (2024) – Critique

BACK TO BLACK (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film BACK TO BLACK

Back to Black est un biopic de Sam Taylor-Johnson sur la vie d’Amy Winehouse qui est interprété avec brio par Marisa Abela.

Revenir sur la vie mouvementée et malheureusement écourtée si tôt d’Amy Winehouse était un défi à relever et suscitait beaucoup d’interrogation notamment sur le ton donné à la future œuvre. Biopic romancé et aseptisé en forme d’hommage ou un récit précis exposant les démons qui rongeait la jeune fille.

Back to black est un peu des deux.

En effet, nous voyons très vite la jeune femme bruler la vie par les deux bouts, nous voyons aussi à quel point son amour pour son compagnon Blake va à la fois l’inspirer et la détruire en même temps. Clairement c’est une très bonne chose de ne pas éluder cela.

Il reste toutefois important de rappeler que nous ne sommes pas dans un documentaire mais dans une fiction qui choisit délibérément de se concentrer sur une partie de sa vie et choisit comme axe la tragédie d’un amour destructeur donnant naissance au fameux album Back to black né dans la douleur et qui malgré une pléthore de récompense ne contentera jamais la chanteuse qui décédera peu de temps après.

On peut regretter de ne pas voir la quantité de travail nécessaire pour arriver à ce niveau musical, le peu de temps alloué au premier album mais au final ce biopic rend quand même un bel hommage à une des voix les plus incroyable de ces dernières années.

La prestation de Marisa Abela est vraiment convaincante et la bande son est évidemment formidable pour une réalisation classique mais efficace.

En conclusion

Un biopic qui ne cache pas les zones sombres de l’artiste et montre même que cette souffrance aura comme effet la création d’un album mythique mais entrainera aussi la fin tragique de l’artiste.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Dean Rogers © STUDIOCANAL SAS

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

SIDONIE AU JAPON (2024) – Critique

SIDONIE AU JAPON (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur SIDONIE AU JAPON

Au pays du soleil levant où les non-vivants vivent parmi les vivants, une étrangère perd peu à peu ses repères et se retrouve malgré elle confrontée aux fantômes de son passé. Voyage initiatique, poétique, ce troisième long-métrage d’Elise Girard nous démontre que le cinéma d’auteur(e) peut encore faire ce qu’il y a de plus beau ; savant mélange de subtilités et de délicatesses sur la réflexion et la beauté du monde et des complexes et paradoxes de ceux qui les habitent. Sans se départir d’une certaine légèreté, Sidonie au Japon est un authentique haïku visuel qui ravira une poignet de spectateurs appréciant la poésie lyrique à travers les maux de ceux qui les expriment.

La ressortie de son premier roman force littéralement Sidonie (Isabelle Huppert) à se rendre au Japon. Sur place, elle fait la connaissance de son éditeur, Monsieur Kenzo Mizoguchi (Tsuyoshi Ihara), un homme étrange et taciturne. Chaperonné par ce dernier, Sidonie va peu à peu découvrir un univers à la fois fascinant et déconcertant. Mais lorsque le fantôme de son défunt mari lui apparaît soudainement, dans ce pays où les esprits cohabitent naturellement avec les vivants, elle comprend peu à peu qu’il est temps de laisser derrière elle les déchirures et les traumatismes du passé, pour accepter, enfin, de vivre. Beau et d’une grande sensibilité, le film traite du deuil, de la douleur de ceux qui partent pour ceux qui restent, de la souffrance qu’on s’évertue à vouloir garder en nous comme le seul rempart à notre existence.

Plus qu’une invitation au voyage, c’est une véritable plongée dans la culture nippone que nous offre sa réalisatrice, hommage à un pays qui ne ce cesse de passionner et d’émouvoir, qui s’invente et se réinvente au grès de l’imagination de chacun mais qui reste un immense mystère pour les pauvres occidentaux incrédules que nous sommes.

Elise Girard nous propose un film respectueux des traditions ; classique mais entraînant, des plans fixes, parfaitement cadrés avec une caméra qui sait esquisser de magnifiques panoramas quand il s’agit de nous perdre dans la contemplation de ces somptueux paysages japonisant. Une aura étrange et surnaturelle se mélange parfaitement à l’ambiance fantasmagorique du film. Le récit est finement construit, avec un phrasé comme on l’entend rarement aujourd’hui, rappelant l’importance des mots dans un monde qui perd peu à peu son langage à communiquer. Si cela peut sembler par moment exagérer, parfois même a en devenir une mauvaise caricature du genre, tout cela est vite balayé par sa mise en scène appliquée qui rappellera sans doute aux amoureux du cinéma une ambiance très Rohmérienne.

Ne présentons plus Isabelle Huppert comme une grande actrice du cinéma français mais comme LA grande Dame du cinéma français. Véritable caméléon du septième art, les choix de rôles de la comédienne continue d’étonner et de nous surprendre ; preuve qu’elle a su se réinventer tout au long de sa carrière en prenant le risque de n’être jamais là où on l’attend. L’interprétation de Sidonie émeut par sa complexité, son chagrin qui déborde dans son regard et de sa démarche, perchée au bord d’un désespoir qui nous est perceptible. Rendons également grâce à son partenaire de jeu, l’acteur Tsuyoshi Ihara qui, en plus d’avoir appris phonétiquement les dialogues en français, propose un personnage à la fois inaccessible mais terriblement touchant.

Sidonie au Japon se révèle être au final une oeuvre cinématographique à part entière qui, malgré son propos sombre porte en lui l’espoir solaire d’une renaissance. Comme une carte postale que l’on reçoit chez soi et qui invite à la curiosité, il rappelle l’importance de faire voyager le spectateur au sein même d’une salle de cinéma. En un sens, la réalisatrice parvient sans grand mal à nous faire vivre l’expérience de Sidonie et de son singulier périple dans un pays que l’on croit connaître mais qui a tout à nous apprendre. A la fin de la séance, c’est bel et bien une sensation étrange qui emplit le spectateur, comme si le film lui même avait apporté paix et sérénité, telle une force surnaturelle ayant apaisé les maux enfuis en chacun de nous. N’est-ce pas une façon un peu naïve de croire que c’est ça, la magie du cinéma ? Où tout simplement que les cerisiers sont en fleurs ?

Par Rémi Vallier

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Crédits photos : Art House films

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CIVIL WAR (2024) – Critique

CIVIL WAR (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film CIVIL WAR

Civil War est un film réalisé par Alex Garland avec comme acteurs principaux Kirsten Dunst, Wagner Moura, Cailee Spaeny et Stephen McKinley Henderson. Le film nous raconte les derniers jours d’une guerre civile qui se déroule aux Etats-Unis de nos jours avec un réalisme effrayant pour ce qui est déjà un des meilleurs films de l’année.

Un seul défaut : sa bande-annonce

Civil War nous est vendu comme un film parlant d’une guerre civile aux Etats-Unis mais il est important de préciser que le film se passe à la fin de cette guerre civile, et que si le contexte est un peu expliqué en fond, il n’est pas non plus détaillé.

Un contexte glaçant

Nous sommes donc dans les derniers jours d’une guerre civile moderne qui a déchiré les Etats Unis. Les protagonistes principaux sont journalistes et vont entreprendre un road trip à travers un pays à feu et à sang, livré à lui-même et qui fait ressortir le pire chez l’être humain. Leur but : tenter d’interviewer le président des Etats-Unis avant son éventuelle défaite et son assassinat par les rebelles.

Ce qui est glaçant dans ce road trip c’est que toute l’horreur et la déchéance humaine que vous pourrez observer est totalement réaliste et pourrait clairement frapper n’importe quel pays.

Le destin des protagonistes – que nous ne divulguerons pas ici – est une analyse fine de l’âme humaine et de son devenir face au chaos et à la mort.

Une réalisation de haut vol

Le réalisateur sait parfaitement jongler entre les différents registres du film, du road trip un peu décalé aux scènes d’actions fortes en passant par l’horreur de la guerre, c’est un sans-faute. Le Climax est dantesque.

Un casting impeccable

Du journaliste accro à l’adrénaline en passant par la jeune apprentie qui découvre le métier en allant jusqu’à la journaliste blasée et brisée jouée par une incroyable Kirsten Dunst, le choix du casting est un sans-faute.

En conclusion

Un road trip puissant qui analysera et critiquera notre société et même la race humaine en général, tout en nous délivrant un divertissement terriblement réaliste et fortement inquiétant, Civil War est une réussite.

 

Par Grégory Caumes

Copyright Screen Rant et A 24 / DCM

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

CHIEN BLANC (2024) – Critique

CHIEN BLANC (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film CHIEN BLANC

Chien Blanc est un film réalisé et co-écrit par Anaïs BARBEAU-LAVALETTE d’après le roman de Romain Gary du même titre.

Le pitch : « 1968 – Etats-Unis. Martin Luther King est assassiné et les haines raciales mettent le pays à feu et à sang. Romain Gary et sa femme l’actrice Jean Seberg, qui vivent à Los Angeles, recueillent un chien égaré́, dressé exclusivement pour attaquer les Noirs : un chien blanc. L’écrivain, amoureux des animaux, refuse de le faire euthanasier, au risque de mettre en péril sa relation avec Jean, militante pour les droits civiques et très active au sein des Black Panthers. »

Chien Blanc est un très beau film qui traite avec beaucoup de tact de la question du racisme. Evidemment, les scènes qui se déroulent dans le film ont un écho particulier avec l’actualité des Etats-Unis et le film n’en est que plus fort.

L’intelligence de cette œuvre est aussi de montrer toute l’ampleur de cette problématique par le biais de la question animale avec le fameux « chien blanc » et son conditionnement par les hommes. Que peut on faire d’un chien qui attaquera systématiquement des personnes noires ? Si on n’arrive pas à « déconditionner un animal » comment pourrait on faire évoluer les choses ?

Certains pourraient être étonnés qu’on traite la question du racisme par le biais de la réflexion sur la place d’un animal dans la société mais la réponse est magnifiquement donnée en fin de film et la phrase : « Une vie c’est une vie ! En quoi sa vie est-elle moins importante que la tienne ? » nous interrogera directement sur notre façon de penser la hiérarchisation de la valeur de la vie que notre société nous enseigne.

De plus, et c’est assez rare de nos jours, le film ne tombe pas dans le cliché facile et les discours bien-pensants mais donne les clefs de compréhension au spectateur pour le faire grandir, et par ce point il contribue justement grandement à la lutte anti-raciste.

Il est aussi important de noter que les performances de Denis Menochet, Kacey Rohl et KC Colins sont de très bon niveau.

Sur la réalisation, certains plans du film sont vraiment magnifiques avec une musique onirique qui permettra au spectateur de souffler et de s’évader quelques minutes avant de retourner dans le propos fort mais dur du film.

Un film à ne pas manquer autant pour ses qualités visuelles que pour son propos très intelligemment dispensé.

Par Grégory Caumes

Copyright Vivien Gaumand

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

PAS DE VAGUES (2024) – Critique

PAS DE VAGUES (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film PAS DE VAGUES

Pas de vagues  est un film réalisé par Teddy Lussi-Modeste avec François Civil et est inspiré d’une histoire vraie, inspirée de la vie du réalisateur.

La première chose qui frappe dans ce film, ce sont les réactions et commentaires sous sa bande annonce l’accusant de tous les maux. Nous martèlerons toujours la même chose à la rédaction de « La minute ciné », ne critiquez pas une œuvre que vous n’avez pas vue car dans le cas de « Pas de Vagues » vous passeriez à côté d’un film puissant, particulièrement bien écrit et dont le propos est particulièrement nécessaire à notre temps. Nous n’allons pas vous mentir, avant d’écrire ces lignes, il nous a fallu peser chaque mot car le sujet est explosif mais la réaction fut facile au regard du courage de l’équipe du film d’avoir produit une telle œuvre.

Le film raconte l’histoire d’un jeune professeur idéaliste qui va être injustement accusé d’harcèlement sur une de ses élèves et qui va voir son monde s’écrouler autour de lui.

Oui le réalisateur et les scénaristes ont choisi plusieurs thèmes très durs à traiter : la remise en cause de la présomption d’innocence – l’auteur de ces lignes étant juriste, il est particulièrement attaché à cette norme socle de notre société -, le harcèlement que peuvent vivre les professeurs des écoles, la bureaucratie qui a abandonné le soutien des enseignants, l’homosexualité dans les quartiers dit sensibles mais aussi, et c’est le point peut être le plus important, quel est le but d’enseigner, de transmettre et au final le rôle de l’éducation nationale dans notre société.

Alors oui ça fait beaucoup pour un film et pourtant l’écriture est tellement bonne et juste que tout cela est traité avec brio.

Le sujet de la présomption d’innocence est évidemment le plus polémique. Le mouvement #metoo était nécessaire et encore une fois la parole des victimes doit être facilitée mais elle ne peut en aucun cas détruire la présomption d’innocence et clouer au pilori une personne sans preuve. Sur ce point le film est très juste, objectif et ne jette l’opprobre sur personne, bien au contraire il explique particulièrement bien le mécanisme de souffrance qui peut entrainer une fausse déclaration.

Comme montré dans la bande annonce, le professeur en question est homosexuel et la question de la révélation de son homosexualité est posée pour « justifier » de son innocence. Entre risque d’une telle révélation dans un quartier dit sensible mais aussi l’incohérence d’une telle révélation pour justifier de son innocence, ce thème est très bien exposé par le film et montre comment notre système éducatif et judiciaire dysfonctionne, encore une fois sans jamais porter atteinte à la libération de la parole des victimes.

Puis vient l’analyse du système éducatif, d’une hiérarchie absente et au final d’un système qui par l’utilisation de la maxime « pas de vagues » se déshumanise et oublie qu’au final même si l’éducation nationale traite d’un ensemble d’élèves, elle ne doit pas oublier de s’occuper aussi des individualités.

Le moment le plus fort sera donné dans une des dernières scènes où on constate que l’échec d’un élève est aussi l’échec de son professeur et qu’il en prend toute la souffrance.

Pas de vagues est un film courageux, magnifiquement interprété par un François Civil de très haut niveau tout comme l’ensemble du casting avec une mention particulière pour tous les jeunes acteurs. C’est au final surtout un film nécessaire à nos débats de société, parfaitement équilibré dans son propos et d’un courage rare.

Par Grégory Caumes

Copyright Kazak Productions

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

REACHER – Saison 2 – Critique

REACHER – Saison 2 – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur la série

REACHER – Saison 2

Reacher est l’adaptation par Prime Vidéo de la série de roman de Lee Child mettant en scène Jack Reacher, un ancien membre de la police militaire qui parcourt les Etats-Unis et résout des enquêtes.

Cette adaptation se veut plus fidèle à l’œuvre que les deux films avec Tom Cruise et ne se situe donc pas dans la même continuité.

Si la saison 1 nous amenait dans un coin perdu des Etats-Unis, c’est dans une ambiance plus urbaine que se déroulera cette seconde saison.

Le pitch :

Reacher, toujours interprété magistralement par Alan Ritchson, apprend le décès dans des circonstances étranges d’un des membres de son ancien groupe d’investigation militaire.

Ce sera alors pour lui l’occasion de renouer avec son passé et de son ancienne escouade pour déjouer un complot bien plus vaste qu’il n’y parait d’un premier abord.

Une saison deux critiquée mais qui bat des records d’audience :

Cette saison deux est une des plus regardées de Prime Vidéo. Toutefois certaines critiques se sont faites entendre : environnement trop urbain qui dénature l’ambiance, promotion de la masculinité toxique, Reacher avec une équipe alors que c’est un solitaire…

Soyons clair, toutes ces critiques sont infondées. Reacher n’a jamais prôné la masculinité toxique, bien au contraire le casting féminin est encore plus fort et « badass » qu’en saison 1. Quant au personnage principal il est égal à lui-même, un colosse de 1m90 avec un intellect hors norme, qui a du mal à maintenir des liens sociaux. Oui, il se bat et casse la figure à ses opposants mais le casting féminin fait de même. Rarement une série n’aura été aussi équilibrée à ce niveau-là.

L’environnement urbain ne dénature pas la série et montre justement un Reacher évoluer dans un environnement différent avec des antagonistes qui n’ont rien à voir avec ceux de la saison 1.

Quant à son travail d’équipe, cela nous permet surtout de magnifier le personnage principal tout en nous donnant des indices sur son passé.

Le verdict :

La saison 2 de Reacher est excellente, maitrisée et permet d’aller encore plus loin avec le personnage. Vivement la saison 3 !

Par Grégory Caumes

Copyright Amazon Studios

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :