PRISCILLA (2023) – Critique

PRISCILLA (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur PRISCILLA

Priscilla, huitième long-métrage de la cinéaste Sofia Coppola, est un biopic visuel à coeur ouvert, narrant l’envers du décor d’un conte de fées Hollywoodien avec, en vedette, son couple phare : Priscilla et Elvis Presley. Plus Priscilla qu’Elvis, le film rend hommage à la femme derrière le King, ainsi qu’à son singulier courage dans le combat qu’elle a menée tout au long de leur relation pour s’émanciper.

Pour son nouveau long-métrage, Sofia Coppola décide d’adapter les mémoires de Priscilla Presley « Elvis and Me » qui relate sa relation tumultueuse avec Elvis Presley ; de leur rencontre improbable et hors du commun à leur séparation inévitable mais libératrice. Si l’oeuvre s’intéresse aux moments clés de leur histoire, c’est toujours à travers le regard de la jeune Priscilla, car c’est son film, son point de vue. Si la démarche semble féministe, l’oeuvre reste très à distance des sujets actuels et se concentre davantage sur son évolution notable plutôt que de dénoncer des faits.

 Le film est une véritable leçon de cinéma en matière de réalisation, offrant une remarquable mise en scène et une direction artistique époustouflante, des plans saisissants et parfaitement cadrés au millimètre près. Sublimée par la photographie de Philippe Le Sourd, maître de l’ombre et de la lumière, l’oeuvre aux couleurs pastels arrive facilement à nous replonger avec nostalgie dans  l’ambiance américaine des années 50-60. La qualité indéniable des décors et des costumes méticuleusement choisis contribuent à renforcer grandement cette impression. Si quelques lenteurs viennent de temps en temps plomber le rythme, c’est pour mieux rendre compte de l’univers très restreint et reclus de son héroïne.

Saluons également le soin tout particulier apporté à la bande originale du film avec, comme toujours, Phoenix aux commandes et quelques pépites musicales de l’époque.

Son casting séduisant et encore peu connu achève l’idée de ce couple iconique : Jacob Elordi (Euphoria, Saltburn), avec  son charisme et son visage d’ange rebelle, arrive à être plus que convaincant dans le rôle du King et Cailee Speany (Pacific Rim: Uprising, The Craft), véritable révélation du film, délivre une interprétation absolument saisissante et bouleversante en Priscilla Presley.

Sans verser dans le mélodrame ou dans la surenchère de situation anecdotique, Sofia Coppola délivre une fois de plus une oeuvre sensible et délicate, qui n’est pas sans rappeler certaines réalisations de sa filmographie (Marie Antoinette, 2006). Priscilla est, sans prétention, une des plus belles oeuvres cinématographiques de ces dernières années car, oui, le film est beau, visuellement maîtrisé de bout en bout avec un certain sens de l’esthétisme et de l’élégance, ce qui est de plus en plus rare dans le cinéma actuel pour être souligné.

Sofia Coppola, qui n’est pas simplement fille de « … », est une artiste bel et bien à part entière et accomplie, possédant surtout le riche héritage de transmettre un art qui se perd : raconter des histoires, visuellement. Preuve que toute chose et que tout art se transmets bien de père en fille.

Par Rémi Vallier

Photos : Copyright A24

BANDE-ANNONCE :

LES TROIS MOUSQUETAIRES: MILADY

LES TROIS MOUSQUETAIRES: MILADY

Fiche technique :

Notre avis sur le film

LES TROIS MOUSQUETAIRES: MILADY

Avant-propos : Cette critique est sans spoiler et ne mentionne que des choses visibles dans la bande annonce.

Les Trois Mousquetaires : d’Artagnan de Martin Bourboulon fut une très belle surprise de ce début d’année et voir arriver sa seconde partie « Milady » aussi vite s’explique par le simple fait que les deux parties furent tournées en même temps. Procédé déjà utilisé par Le seigneur des anneaux de Peter Jackson pour limiter les coûts mais qui assure une vraie cohérence visuelle et narrative de l’œuvre.

Soyons clair, oui ce deuxième opus est aussi réussi que le premier même si certaines libertés prises avec l’œuvre peuvent étonner voire énerver les puristes. Pourtant certains de ces choix sont particulièrement bienvenus pour mieux rythmer l’œuvre mais aussi l’encrer encore plus avec les évènements de son époque. Le personnage de Milady est aussi modernisé, ce qui est une bonne chose car même Alexandre Dumas avait apporté des corrections au personnage dans la pièce de théâtre sur son œuvre. L’ajout de certains passages au siège de La Rochelle donne une ampleur encore plus épique à l’œuvre. 

Un rajout important est celui d’Hannibal, mousquetaire noir, surement inspiré de Aniba d’Assinie, premier officier Français noir et prince de son état. Evidemment on est dans l’anachronisme volontaire car ces évènements se passèrent sous Louis XIV et non Louis XIII et on sait que l’objectif est de lui dédier une série télé. Il est dommage de ne pas respecter la vrai histoire d’Aniaba d’Assinie qui est très intéressante et épique mais cela ne gâche en rien le film, bien au contraire car son interprète, Ralph Amoussou, est comme toujours particulièrement convaincant dans le rôle.

Le reste du casting est toujours excellent et ce deuxième opus donne l’occasion de voir plus de moments de camaraderie que le premier, ce qui nous permet de croire vraiment dans leur dévouement les uns envers les autres.

Evidemment Eva Green reste parfaite en Milady et incarne à merveille les deux facettes du personnage.

La réalisation est au même niveau que le premier et vraiment cela fait du bien de voir enfin un tel niveau dans le cinéma Français.

La seule interrogation reste le dénouement du film qui diverge avec l’œuvre originale et qui peut laisser un peu sur sa faim. Cela ne gâche en rien l’expérience mais cela interroge.

Au final, nous avons là une œuvre d’envergure, solide, et qui semble s’inscrire dans le « Alexandre Dumas Cinématique Universe » et on ne peut qu’être impatient de voir la suite – notamment avec l’adaptation du comte de Monté Christo et on l’espère les adaptations des suites des aventures des mousquetaires. Nos supers héros français sont les mousquetaires et les chevaliers et il est bon de voir le cinéma français enfin aimer notre patrimoine.

En conclusion: un opus au niveau du premier

Par Grégory Caumes.

Copyright Photos : Ben King

NOTRE NOTE

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HUNGER GAMES (2023) – Critique

HUNGER GAMES (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

HUNGER GAMES: LA BALADE DU SERPENT ET DE L’OISEAU CHANTEUR 

Avant-propos : L’auteur de ces lignes a vu le film en projection presse et n’a pas lu l’ouvrage d’origine mais connait bien la trilogie originale.

Si beaucoup de personnes, dont l’auteur de ces lignes, pensaient que tout avait été dit sur la saga Hunger Games, ce film vient les contredire.

Prequelle à la saga d’origine, on y voit le jeune Coriolanus Snow, futur antagoniste de la saga, dans ses jeunes années, devenir le mentor de Lucy Gray Baird, jeune fille du district 12 devant participer sous peu aux hunger games.

Nous n’avons pas ici une redite des autres films, se déroulant bien avant la saga, les hunger games n’en sont qu’à leurs difficiles débuts et de plus en plus de gens les contestent ou ne les regardent plus.

Le jeune Corialanus va donc être partagé entre son rôle de mentor, de membre de l’académie mais aussi d’être humain. Doit-il aider à la promotion de ces jeux ou doit-il s’éloigner de cette voie de violence ?

Rentrer dans le passé de ce personnage est formidablement intéressant tant il est bien écrit. Nous sommes face à un personnage qui peut basculer à tout moment et dont les choix vont marquer l’histoire de ce monde fictif.

Le film allie parfaitement politique, action, intrigue amoureuse et critique acerbe de la société de consommation. Il porte à la perfection les messages de la saga et nous interroge aussi sur les choix que nous aurions pu faire à la place du jeune Snow.

Ce film a aussi le mérite de nous montrer les rouages du Capitole et son fonctionnement envers les discricts à un moment où la dictature vient de prendre le pouvoir après avoir anéanti la rébellion.

Evidemment le casting est parfait, les deux héros portés par Tom Blyth et Rachel Zegler sont à la fois charismatiques mais aussi très atypiques dans leur traitement. Peter Dinklage et Viola Davis incarnent parfaitement le pouvoir et la décadence du Capitole.

La BO est aussi très bonne avec des chants particulièrement bien interprétés par Rachel Zegler.

Le seul bémol sera certains effets spéciaux et fonds verts un peu trop visible mais cela reste acceptable.

Au final, nous avons donc un retour gagnant de la franchise reine des années 2010. Un seul regret ? On veut en savoir encore plus sur le Lore de cet univers et sur le jeune Snow.

Par Grégory Caumes.

Copyright photos : Metropolitan FilmExport

NOTRE NOTE

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SOUDAIN SEULS (2023) – Critique

SOUDAIN SEULS (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film SOUDAIN SEULS

Soudain Seuls est un film Français de Thomas Bidegain avec Gilles Lellouche et Mélanie Thierry, qui se classe dans le genre des films de survie en milieu hostile.

Nous avons ici deux protagonistes, dont le couple est en crise, qui se retrouvent isolés dans des conditions extrêmes sur une ile isolée. Confrontés au froid, à la faim, au désespoir, ils devront surmonter leurs propres problèmes de couple pour s’en sortir.

Ce film a clairement des atouts indéniables avec un couple d’acteur de très bon niveau, une réalisation soignée, des paysages naturels et épurés de toutes beauté. Il est aussi intéressant de voir comment les protagonistes vont devoir faire des choix, parfois dramatiques, pour survivre.

Le sujet de la solitude à deux est aussi posé de façon assez intelligente.

Le seul bémol, qui n’est pas interne au film mais plutôt général au cinéma Français, est la récurrence de l’adultère dans le traitement des problèmes de couples. il serait temps que les scénaristes abordent d’autres difficultés que peuvent rencontrer les couples sans tomber dans cette facilité scénaristique.

La conclusion du film – que nous ne dévoilerons pas ici – est intéressante même si elle peut paraitre un peu étonnante mais donne un certain symbolisme sur le couple qui est assez intéressant.

Au final nous avons un film de survie solide avec un couple d’acteur de très bon niveau et des paysages impressionnants. Reste juste le (petit) bémol sur des sujets touchant le couple toujours très français.

Par Grégory Caumes.

Copyright Photos : Lilja JonsTrésor Films

NOTRE NOTE

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GUEULES NOIRES (2023) – Critique

GUEULES NOIRES (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film GUEULES NOIRES

Avant-propos : Le film a été vu en projection presse. Le film sortira le 15 novembre au cinéma

Le pitch

Dans les années 50, un universitaire demande à des mineurs de l’emmener au plus profond d’une mine de charbon en y prétextant une étude scientifique. Pourtant, caché dans l’obscurité, dort un mal ancien qu’il ne faudrait en aucun cas réveiller.

Pourquoi ce film propulse le cinéma français à un niveau quasi jamais égalé :

Le réalisateur, Mathieu Turi, a fait ses armes comme assistant réalisateur apurés de Quentin Tarantino et Guy Ritchie et a été propulsé sur le devant de la scène grâce à Xavier Gens pour son premier long métrage.

C’est donc un jeune réalisateur mais au parcours solide qui nous délivre ici un film d’horreur parfaitement maitrisé autant dans sa réalisation que dans sa narration.

Sur la réalisation, l’idée de mettre l’intrigue dans les années 50 au fin fond d’une mine permet parfaitement de jouer avec les limitations technologiques de l’époque et donne une réalisation maitrisée du début à la fin. Ce choix temporel permet, en termes de narration, de traiter avec intelligence un contexte social fort.

Le réalisateur a l’intelligence de planter intelligemment le contexte, les enjeux sociaux et les personnages avant de les faires descendre dans l’enfer de la mine. De plus, et sans rien spoiler ici, l’intrigue surnaturelle est prenante et on a vraiment envie de connaitre la vérité sur le mal qui ronge cet endroit et pour une fois la réponse est particulièrement intéressante.

Les acteurs sont tous d’un excellent niveau et le duo Samuel Le Bihan et Amir El Kacem fonctionne à merveille.

Quant à l’horreur, elle est bien présente, n’abuse pas des « jump-scare », et est parfaitement claustrophobique.

L’autre point fort est le message sociétal qui est passé. Il n’est pas exposé lourdement comme le cinéma français a tendance à trop le faire mais simplement et prône surtout un message d’union, de fraternité et de sens du devoir.

En conclusion :

Ce film est une des grosses claques de cette année même s’il est conseillé aux âmes sensibles de s’abstenir. Parfaitement réalisé, intelligent dans son scénario et dans son message et avec un casting irréprochable, ce film est assurément une des très belles réussites de cette année.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

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LE RÈGNE ANIMAL (2023) – Critique

LE RÈGNE ANIMAL (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film LE RÈGNE ANIMAL

Le Règne animal est un film fantastique français réalisé par Thomas Cailley, avec Romain Duris, Paul Kircher et Adèle Exarchopoulos dans les rôles principaux.

Le pitch

Sans que l’on sache pourquoi, certains humains sont frappés de mutation. Ils se transforment en sorte d’hybride humain et animal. François (Romain Duris) voit sa femme être frappée par ces mutations et va alors se lancer avec son fils Emile dans un voyage entre drame et quête personnelle pour tenter à la fois de sauver leur proche mais aussi de comprendre quelle est leur place dans ce nouveau monde.

Un scénario intelligent et fort :

Le réalisateur espère que l’on verra son film comme une utopie, certains le voient aussi comme un road trip initiatique ou une fable sociale. Ce film est justement un peu tout ça et se permet même de faire un parallèle touchant entre l’impact de la mutation sur la famille et l’aidant qui verrait un proche touché par une maladie dégénérative. A un moment, celui qui souffre le plus, c’est celui qui reste.

L’intelligence de l’écriture nous permet d’avoir des messages subtils, des personnages attachants, un vrai questionnement sur la place de l’humain par rapport à l’animal et même certains moments d’humour toujours à propos qui permettent de souffler un peu.

Une réalisation ambitieuse :

Si certains effets spéciaux numériques piquent un peu les yeux, tout le reste est de bon niveau que cela soit les maquillages des « créatures » ou de l’alternance entre moments intimistes et moments festifs. Pour un deuxième film, le réalisateur démontre qu’il est un des espoirs majeurs du cinéma français.

Un casting attachant :

Que cela soit le père (Romain Duris), le fils (Paul Kircher), la gendarme (Adèle Exarchopoulos) ou Billie Blain (Nina, l’amie d’Emile), ils sauront tous vous toucher dans leur parcours de vie face à ce changement d’ampleur dans l’histoire de l’humanité.

En conclusion :

Qu’il est bon de voir le cinéma français prendre des risques et aller vers le fantastique et le parcours spirituel voir même le film onirique. Si certains petits défauts subsistent, le règne animal est un des meilleurs films français de cette année.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :