Fiche technique :

Notre avis sur LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI

Avant-propos :

Cette critique est garantie sans spoilers, l’intrigue de ce film étant particulièrement intéressante, même au regard des standards actuels, il serait dommage de la gâcher.

Une œuvre majeure du cinéma

S’attaquer à la critique du film « Le cabinet du docteur Caligari » n’est pas chose aisée en 2021. Ce monument du cinéma expressionniste allemande, datant de 1920, est un film muet en noir et blanc. Pourtant ce film est-il juste une œuvre intéressante d’un point de vue de l’histoire du cinéma ou est-il encore un grand film agréable à regarder de nos jours ? Aucun suspens à avoir de ce côté-là, la réponse est les deux et j’avoue avoir été complétement absorbé par cette histoire et par la qualité visuelle de l’œuvre.

L’histoire :

Nous sommes ici dans un mélange de film d’épouvante et d’enquête. Vers 1830, une fête foraine s’installe à proximité d’un petit village allemand. Une attraction se démarque vite : « le cabinet du docteur Caligari ». En effet, ce « docteur » exhibe César, un homme qui dort en continu et qui est frappé de somnambulisme. César a aussi une autre particularité, il peut répondre à toutes les questions avec une exactitude surnaturelle et même prédire l’avenir. En parallèle de cela le désagréable secrétaire de mairie qui veille aux autorisations de la fête foraine est assassiné. Ceci n’est que le premier d’une série d’événements tragiques qui vont frapper cette petite communauté. Je n’en dirais pas plus, le scénario est en six actes qui vous tiendront en haleine du début à la fin.

Point à noter : beaucoup de texte ce qui facilite grandement la narration, donc un plus pour ceux qui aurait peur de se lancer dans un film muet.

Les scénaristes Carl Mayer (dont c’était le premier scénario !!) et Hans Janowitz font ici des merveilles et seront très souvent copiés mais rarement égalés.

Une mise en scène fascinante :

Ce film est souvent considéré comme une œuvre majeure du cinéma Allemand expressionniste des années 20 et il en est clairement le meilleur porte étendard. Même si on cite souvent Nosferatu et Metropolis (pas toujours à juste titre) car ce sont les plus connus, « Le Cabinet du docteur Caligari » en est la meilleure incarnation car il a le mouvement expressionniste viscéralement inscrit dans chacun de ses plans.

Le réalisateur Robert Wiene a souhaité que le spectateur ait l’impression que les acteurs se déplaçaient dans des tableaux étranges, envoutant, biscornus et c’est une réussite. De plus, ce film contient un grand nombre de lieu et chacun a une identité folle, les peintures de fond sont toutes envoutantes et tordues mais semblent réelles dans une sorte de folie qui s’empare de la ville lors des différents événements entourant la fête foraine. Une réussite graphique qui sert et sublime le scénario.

Oui, je l’avoue, j’ai été happé dans cet univers angoissant, chose que je pensais impossible pour un film de plus de 100 ans (même si dans un autre style Métropolis me fait toujours cet effet). Le talent des acteurs y est aussi pour quelque chose évidemment, surtout dans le dernier acte du film.

Conclusion :

Ce film n’est pas qu’un monument du cinéma expressionniste Allemand, il est un monument du cinéma tout style confondu et reste un des meilleurs films d’épouvante encore aujourd’hui. Son propos qui dénonce l’autorité irrationnelle et brutale reste intemporel et nécessaire, son style visuel est encore aujourd’hui marquant et son scénario captivant. Evidemment, un film muet et en noir et blanc ne touchera pas tout le monde (et moi le premier j’étais dubitatif) et pourtant quelle aventure cinématographique. Si vous aimez les films d’épouvante, les films d’horreur ou le cinéma en général, ne vous privez pas de cette œuvre fondatrice intemporelle.

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE