HOLLYWOOD ET SES PÉPLUMS

Toujours à la recherche de nouvelles inspirations, Hollywwod dans les années 1920 n’hésite pas à s’emparer d’un genre qui fait les beaux jours du cinématographe italien : le péplum. Et les studios s’en donnent les moyens

Le début du péplum :

Parler de péplum au cinéma avant la fin des années 1950 constritue un anachronisme, puisque c’est  à cette date seulement que le terme est apparu en France puis en Italier et dans un sens généralement péjoratif. Jusque-là et même ensuite, les Anglo-Saxons parlent eux « d’epic film » ou plus volontiers de « Sword and sandals » (littéralement « épée et sandales », péplum signifiant « tunique ») lorsqu’il s’agit de productions les plus kitsch du gener. Derrière ces termes, somme toute assez vagues, se cachent des films où il est question de l’Antiquité, que ce soit d’un point de vue historique, mythologique ou imaginaire, voire les trois à la fois.

BEN HUR (Fred Niblo, 1925)

C’est le 30 décembre 1925 que la MGM présente le film de Fred Niblo, BEN HUR, après 3 années d’une conception et d’une réalisation pour le moins chaotique : remplacement du réalisateur initial, limogeage d’une partie de l’équipe technique, dépassement des délais…

Ci-joint la photo de la célèbre scène de la course de chars, qui nécessita 40 caméras et des miliers de figurants.

Même Lubitsch…

En 1923, Cecil B. DeMille avec ses DIX COMMANDEMENTS met définitivement le feu à la machine hollywoodienne et enlève à l’Italie le flambeau de l’épopée populaire. Sa maestria et la puissance de production américaine donnent des oeuvres mythiques qui, avec force figurants, décors et costumes, remportent un succès mondial à l’instar de LE ROI DES ROIS (1927) qui raconte la vie de Jésus, LE SIGNE DE LA CROIX (1932) sur les débuts du christianisme ou bien encore CLEOPATRE (1934) avec Claudette Colbert dans le rôle titre.

Le péplum américain fait définitivement basculer Hollywood dans une ère de superproductions et contribue ainsi, sous cette impulsion de DeMille, à la construction de son mythe.

LES DIX COMMANDEMENTS (Cecil B. DeMille, 1923)

Quand en 1923, le Los Angeles Times organise un concours de la meilleure idée de film, de nombreuses réponses tournent autour de l’histoire biblique. Cecil B. De Mille s’empare de l’idée. Grâce notamment à l’utilisation d’effets speciaux inédits et révolutionnaires, le film remporta un immense succès public.

Trente-trois ans plus tard, De Mille réalise lui-même une nouvelle version de ce péplum biblique.

Un genre éternel

Ce goût hollywwodien pour un genre venu d’Europe conserva toute sa puissance jusqu’au milieu des années 1960. Régulièrement de grands cinéastes apportèrent leur contribution à l’histoire du péplum. Ce n’est pas un hasard si le premier film en CinémaScope n’est autre qu’un péplum, LA TUNIQUE tournée en 1953 pa Henry Koster.

Sans oublier, entre autres, la CLEOPATRE que Mankiewicz signe en 1963 ou LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAINE réalisé l’année suivante par Anthony Mann. Autrement dit, les empires romains ou égyptiens n’en finissent pas de fasciner l’empire américain. Et c’est précisément quand ce dernier vacille au gré des soubresauts révolutionnaires et des guerres de libération des années 1960 qy’Hollywood se détache du péplum pour s’intéresser un peu plus à son présent. Mais avec GLADIAOR de Ridley Scott (2000) et TROIE de Wolfgang Petersen (2004), le genre n’a manifestement pas dit son dernier mot.

Source : Cinéma La grande histoire du 7e art – Édition Larousse