Fiche technique :
- Date de sortie : 2000-2007
- De : Amy Sherman-Palladino
- Avec : Lauren Graham,Alexis Bledel,Melissa McCarthy
- Genre : Comédie, Drame, Famille
- Durée : 42 min
Notre avis sur la série
GILMORE GIRLS (Saison 1)
Série culte des années 2000, Gilmore Girls est l’antidépresseur de ce début d’automne. Intelligente et fine, la série de Amy Sherman-Palladino nous ramène avec douceur dans un autre monde dont il est nécessaire de faire une halte.
Diffusée pour la première fois en octobre 2000 sur la chaîne The CW, dépoussiérée par Netflix au milieu des années 2010 avec une suite inespérée, puis plébiscitée de nouveau – quelques années plus tard – en tendance sur les réseaux sociaux via Instagram, Tik-Tok etc, Gilmore Girls est LA série cocooning de la saison automne/hiver qu’il ne faut absolument pas manquer. Héritage culturel et sérielle des années 2000, la série est un hommage à une époque révolue mais qui pourtant nous manque. La petite ville de Stars Hollow – où se situe l’histoire – est un véritable champ de force où gravite des personnages mémorables et haut en couleur. Gilmore Girls est une consolation pour tous ceux qui cherche un remède à la morosité quotidienne.
Créée par Amy Sherman-Palladino, l’histoire suit Lorelai (Lauren Graham) et sa fille adolescente, Rory (Alexis Bledel), qu’elle a eu à l’âge de 16 ans. Toute les deux très complices et meilleures amies, elles sont pourtant très différentes l’une de l’autre malgré leur amour commun pour le café. Quand Rory décroche une place dans la prestigieuse école de Chilton, Lorelai n’a pas d’autres choix que de demander à ses parents fortunés, qu’elle a fuie après la naissance de Rory, de l’aider financièrement. Entre leur vie à Stars Hollow, le travail, l’école, les petits copains, la famille, les amis et les animations de la ville, difficile pour les Gilmore d’avoir un moment de répit.
Un retour en arrière qui fait du bien
Ce qui est frappant avec cette première saison de Gilmore Girls, vingt-cinq ans après sa première diffusion, c’est de voir à quel point la technologie à évoluer de manière exponentielle – trop peut-être. Ici, pas d’ordinateur, aucun téléphone (interdit au Luke’s en tout cas !), pas de réseaux sociaux, simplement de l’interaction entre des individus et une communauté toute entière. Dès son épisode pilot, la série montre tous les aspects charmants – voir très idyllique – du petit bourg paisible de Stars Hollow, directement inspirée d’une ville où la créatrice du show à séjourner avec son mari pendant un temps. Frappé par la gentillesse, la douceur et l’exubérance des villageois, cela fut un matériau indispensable à la création de l’histoire de Gilmore Girls. Oui, il existe encore des lieux où la gentillesse et la bienveillance ne sont pas un crime. La série ne s’éparpille pas à vouloir être dans le coup de l’actualité (de l’époque), de dénoncer quoi que ce soit ou de pointer du doigt ce que la société ne fait plus ou ne fait pas. Bien sûr, les filles Gilmore ne sont pas épargnées par les peines de cœurs, les drames familiaux et les petits tracas du quotidien. Ce quotidien que l’on connaît tous, qui nous ressemble mais dont on ne s’émerveille plus. Pourtant, cette première saison remet en perspective ces petits rien de la vie car Lorelai et Rory, comme le reste des habitants, instaurent durant toute cette première saison (et l’intégralité de la série) une proximité et une certaine joie de vivre qui nous manque cruellement aujourd’hui.
Un univers boule de neige pour une première saison réussie
Pour sa première saison, la série fait fort et nous plonge avec délice dans un univers où le temps semble s’être arrêter. Ce duo mère-fille original et iconique crève l’écran et capte son auditoire dès les premières minutes de dialogue. Si les interprétations de Lauren Graham et Alexis Bledel contribuent beaucoup à donner vie à ses personnages originaux, c’est aussi grâce à l’intelligence d’écriture d’Amy Sherman-Palladino que sa magie opère. On a rarement vu une série aussi bien écrite avec des personnages principaux et secondaire à la colonne vertébrale solide. Alors, bien sûr, ne vous attendait pas à des rebondissements dignes de Les Feux de l’Amour ou d’un Desperate Housewives : ici on prend le temps, comme on savoure la vie, de développer ses intrigues et ses personnages. Le rythme de la série se cale au grès des saisons et les festivités de la ville nous immerge totalement dans cet univers si cher à sa créatrice et son mari Daniel Palladino, également aux commandes.
La foire aux références culturelles
On parlait de l’intelligence du scénario, des dialogues extrêmement bien écrits et riches. Parler chez les Gilmore est un vrai sport de combat, les répliques fusent comme deux joueurs qui font du ping-pong. Chaque épisode fait office de référence en la matière – passant d’une simple anecdote sur Britney Spears à une citation sur Marcel Proust. Avec une facilité déconcertante, la série vogue aussi sans arrêt entre deux mondes qui s’entrechoquent en permanence : celui de la petite ville modeste, chaleureuse et populaire où vivent Lorelai et Rory et au monde plus fermé et hermétique de la famille de Lorelai, décrit de manière plus réaliste et assommant, moins artificiel.
Gilmore Girls ou les plaisirs simple de la vie
Véritablement authentique, pleine de charme et de vie, Gilmore Girls nous fait presque regretter une époque au style de vie que nous avons complètement occulté de nos esprits. Originale, drôle et inventive, rare sont les séries qui arrivent d’emblée de jeux à nous faire croire que nous ne sommes plus simplement spectateur mais acteur. On aime divaguer dans les rues de Stars Hollow, écouter le débit de paroles inarrêtable de Lorelai, les répliques cinglantes de sa mère Emily (interpréter par la talentueuse Kelly Bishop), être impressionné par la détermination sans faille de Rory pour les études, découvrir les festivités locales – totalement loufoques et assumées – d’une ville dont on aimerait malgré tout faire partie. Une chose est sûre, Gilmore Girls est un héritage culturel qu’il est essentiel de préserver et de transmettre, pour nous rappeler que les petits bonheurs de la vie sont simples et ne se tiennent pas forcément entre deux mains derrière un écran. A l’approche de l’automne, il est d’ores et déjà temps de ressortir notre plaid le plus chaud, calé devant notre écran de téléviseur, afin de retrouver de nouveaux de vieilles amies qui, elles, seront toujours présentes pour ouvrir la saison de la mélancolie et de la nostalgie.
Par Rémi Vallier