WICKED (2024) – Critique

WICKED (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

WICKED

(Dés)enchantement cinématographique ou retour purement magique à la comédie musicale au cinéma ?

Réalisé par Jon M. Chu, Wicked est le mastodonte de cette fin d’année à découvrir dans les salles obscures, opérant un retour plus ou moins réussi au pays d’Oz et au genre musical qui cherche toujours désespérément à se dépoussiérer, se réinventer.

Adapté en deux parties, le long-métrage du réalisateur de Crazy Rich Asians reprend forcément la storyline de la célèbre comédie musicale de Stephen Schwartz et Winnie Holzman, celle de la Véritable Histoire de la Méchante sorcière de l’Ouest. Cette première partie, qui se déroule bien avant le culte Le Magicien dOz de Victor Fleming (1939), est l’occasion de développer le premier acte du spectacle, et donc d’introduire ses deux sorcières les plus connues de l’univers d’Oz : Elphaba, la Méchante sorcière de l’Ouest, et Glinda, la Bonne sorcière du Nord.

Interprété respectivement par Cynthia Erivo (The Outsider), dans le rôle d’Elphaba, et Ariana Grande (Victorious, Scream Queens) dans le rôle de Glinda, ce duo aussi inimaginable qu’improbable était tout trouvé. Véritable force du film, ces deux artistes accomplies donnent d’excellentes prestations dans des rôles sur mesure et complexes. Toutefois, c’est une Ariana Grande très burlesque qui fait preuve ici d’un jeu d’acteur nettement supérieur à sa partenaire, œuvrant pour offrir au publique une Glinda aux expressions et mimiques hilarantes, dotée d’un caractère aussi attachant qu’agaçant. Jonathan Bailey (La Chronique des Bridgerton) interprète quant à lui le personnage de Fiyero Tigelaar, rôle qui se retrouve rapidement limité et sans envergure. Peut-être que la deuxième partie du film, qui sortira probablement fin d’année 2025, lui donnera l’opportunité de briller un peu plus parmi ses co-stars féminines.

Si le film met du temps à démarrer, à trouver son rythme, on est très rapidement ensorcelé par la beauté des décors – authentiques pour une fois – et de l’univers si richement crée de toute pièce par Nathan Crowley, fondateur de ce cosmos aux couleurs attrayantes, doucereusement baigné par la magie de son imaginaire. Les effets visuels en numériques et images de synthèse restent approximatifs mais n’enlaidissent pas son appréciation générale. Le soin et la qualité apportés aux costumes font la superbe de cet ensemble déjà en parfaite osmose. La mise en scène est indiscutablement maîtrisée pour ce spectacle aux grands moyens qui ne se cache pas de vouloir être à la hauteur de ses attentes – et des nôtres, a posteriori.

Et qu’en est-il de la partie musicale ? Bien que cela soit plaisant, pas foncièrement mauvais, le film rame en matière de scène de chorégraphie marquante et/ou de chant spectaculaire. On regrette sincèrement que le film ne pousse pas plus loin la chansonnette ou en donne davantage à son audience. Reste l’interprétation du culte Defying Gravity par Cynthia Erivo, véritable prouesse musicale qui conclue en apothéose cette première partie. Si le tout reste assez tiède, sans être catastrophique mais pas mémorable pour autant, la comédie musicale ne rend pas hommage à son univers, musicalement parlant.

Dans l’ensemble, Wicked est une franche réussite – et une excellente surprise, il faut le reconnaître – malgré quelques ratées musicaux, mal exploités pour le coup. Il tend à pointer du doigt les dérives d’une société qui, reflet de notre propre monde, dénigre le monde animal et tout ce qui est trait à la différence. Si cela est amené de façon assez grossière, sans user de subtilité, son propos résonne et prend pourtant toute son importance vers la toute dernière partie du film.  Une fin qui donne véritablement envie de voir la suite et de connaître le destin de ces deux sorcières que nous avons appris à aimer tout au long de ces 2h40. N’est-ce pas également la preuve que son scénario et sa mise en scène fonctionne très bien, trouvant le parfait équilibre entre Grand Spectacle et authenticité artistique ? Méchante, vous avez dit ? Vraiment ?

Par Rémi Vallier

|Copyright Universal Studios

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GLADIATOR II (2024) – Critique

GLADIATOR II (2024) – Critique

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GLADIATOR II

Vingt-quatre ans après le premier opus, Ridley Scott donne une suite à son péplum. La question qui est sur toutes les lèvres est : était-ce vraiment nécessaire ? pourquoi vouloir une suite à un film qui semblait se suffir pleinement ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il faut savoir que l’idée d’un Gladiator II avait déjà été discutée pour la première fois en 2001, peu après le succès du film original. Puis le projet a été écarté en 2006 quand Dreamworks cède les droits à Paramount. Et c’est officiellement en 2018 que le film est enfin annoncé.

Ce second volet se déroule vingt ans après le premier. Bien qu’il y soit fait référence, il n’est pas nécessaire d’avoir vu Gladiator pour apprécier le deuxième opus. On notera au passage un très beau générique d’ouverture qui nous illustrera les moments forts du premier.

Le synopsis officiel de Gladiator II : Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.

Est-ce que cette suite du péplum est à la hauteur du mythe du gladiateur qui défia un empereur ?

On aurait clairement envie de répondre par l’affirmative, tant le film est un blockbuster accro à la surenchère et nous propose un spectacle divertissant et honnête. Un peu à l’image d’un « film cirque » mais façon Colisée ou chaque nouvelle saynète d’affrontements ne se contente pas de mettre en scène des gladiateurs mais apporte un côté assez invraisemblable (à la limite du ridicule par moment) pour pimenter le côté spectaculaire du combat.

Le divertissement est total avec une durée du film parfaitement dosée, mais… qui se contente de reprendre les ingrédients qui ont fait le succès du premier.

Si le film était une œuvre originale, totalement indépendante, s’appelait par exemple « Rome », et si on n’avait pas pour background le premier film (car la comparaison est indéniable et se fait machinalement), l’appréciation de Gladiator II aurait été totalement différente.

On peut reprocher au film de reproduire assez banalement la structure et les ingrédients phares du premier. Tant de similitudes, tant de plans identiques, tant de clins d’oeils symboliques, tant d’éléments qui finalement démontrent que le premier film se suffisait très bien à lui-même. D’autant plus que cette mise en conformité par rapport à Gladiator n’est pas pourvue de la même intensité narrative et émotionnelle que celle de l’œuvre originale. Rien qu’à commencer par l’héroïsme de Lucius (Paul Mescal) qui n’est pas construite et encore moins démontré, comme ce fût le cas pour Maximus (Russel Crowe).

Un casting 4 étoiles avec un Denzel Washington remarquable

Si de nombreuses suites font des pirouettes scénaristiques ou une utilisation abusive de CGI (spéciale dédicace à l’androïde dans Alien : Romulus) pour faire revenir des héros décédés, ce n’est pas le cas ici et c’est une décision louable. Exit donc Russell Crowe ou Joaquin Phoenix qui n’apparaissent pas dans le film.

C’est au tour de l’Irlandais Paul Mescal, venu du cinéma indépendant (Normal People, Aftersun) de connaître son heure de gloire avec ce baptême de muscles dans la peau d’un célèbre gladiateur qui harangue les foules au nom d’une cause de liberté, de paix et d’honneur.

Connie Nielsen et Derek Jacobi, qui incarnent respectivement Lucilla et Gracchus dans le premier film, sont les seuls acteurs à revenir dans le deuxième opus.

Parmi le reste du casting, on retrouve en tête d’affiche Pedro Pascal (The Last of Us), Joseph Quinn (Stranger Things), mais surtout Denzel Washington qu’on ne présente plus et qui est clairement le personnage le plus passionnant et le mieux écrit. À la fois attachant, stratège, manipulateur, sournois, il livre une prestation de haute volée dans un rôle-titre assez contre-emploi.

Une dimension politique plus travaillée

Même si on aurait aimé que Ridley Scott contextualise d’avantage son propos politique (comment les jumeaux sont devenus empereur, etc), c’est cet aspect du film qui en demeure presque le plus intéressant du métrage. Les nombreuses rivalités familiales et politiques, tel un vrai monde de requins, passionnent et fascinent pour la quête du pouvoir.

On a clairement deux univers qui cohabitent, celui du sang de l’arène et celui des subterfuges des élites, mais malheureusement sans jamais parvenir à fusionner et créer une unité. C’est fort dommage.

En conclusion

Gladiator II est une œuvre honorable, mais qui manque d’âme, d’émotions et qui se contente de reproduire la structure du premier mais sans son souffle épique, sans la naissance d’une figure emblématique et sans la renaissance du péplum. Bien mais dispensable…

 

Par Sébastien Nippert

|Copyright Paramount 

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DADDIO (2024) – Critique

DADDIO (2024) – Critique

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DADDIO

Daddio est un film américain réalisé par Christy Hall avec comme acteurs principaux Dakota Johnson et Sean Penn.

Le concept de Daddio est un pari risqué mais, au final, diablement efficace : baser la totalité d’un film sur une discussion entre deux personnes. Le personnage de Dakota Johnson prend un taxi partant de l’aéroport à New York, le chauffeur de taxi étant incarné par Sean Penn. Une discussion s’engage alors pendant le long trajet (en temps réel, grâce à des astuces scénaristiques), abordant d’abord des sujets légers pour ensuite évoluer vers des thèmes plus personnels, plus intimes.

Il n’est pas question ici d’une romance, mais plutôt d’une belle rencontre entre deux personnes qui ne se reverront sûrement jamais et qui, durant ce moment suspendu, vont vraiment se livrer.

La discussion qui s’installe semble naturelle ; les deux acteurs — sur qui repose le film — sont excellents et vraiment attachants. Quant aux décors, c’est l’intérieur d’un taxi new-yorkais, avec juste ce qu’il faut de détails pour nous en dire plus sur le personnage de Sean Penn. Le jeu de lumière de la ville est aussi efficace pour nous plonger dans cette ambiance si particulière.

Au final, Daddio est un joli moment suspendu.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Metropolitan FilmExport

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IBELIN : LA VIE REMARQUABLE D’UN GAMER

IBELIN : LA VIE REMARQUABLE D’UN GAMER

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  • Date de sortie : 25 octobre 2024 sur Netflix
  • De : Benjamin Ree
  • Avec : /
  • Genre : Documentaire
  • Durée : 1h43

Notre avis sur le film

IBELIN : LA VIE REMARQUABLE D’UN GAMER

Ibelin : La vie remarquable d’un gamer est un documentaire sur Netflix retraçant la vie d’un jeune garçon atteint de myopathie de Duchenne, qui va vivre une existence virtuelle mais néanmoins particulièrement réelle à travers le jeu de rôle en ligne World of Warcraft (WoW).

Ce documentaire, basé sur les écrits du jeune Mats « Ibelin » Steen — notamment son blog et les dialogues échangés avec ses amis en ligne — nous permet de comprendre comment il a pu échapper à son quotidien difficile en s’évadant dans les contrées virtuelles d’Azeroth.

Une réalisation astucieuse pour un documentaire poignant

Commencer par la fin, son décès, et nous faire découvrir petit à petit — comme ses parents à l’époque — sa vie dans WoW est un choix judicieux qui renforce l’impact émotionnel de son histoire. Beaucoup seront dubitatifs avant de regarder ce documentaire quant à l’impact positif de ce jeu en ligne, voire du jeu vidéo en général. Pourtant, le récit dissipe rapidement les doutes en montrant que cette vie virtuelle était tout aussi réelle et intense que n’importe qu’elle autre vie. Isolé par son handicap, Mats devenait Ibelin dans WoW et pouvait réaliser tout ce qu’il aurait voulu faire dans la vie : courir, se lier d’amitié, et même tomber amoureux.

Grâce à des images d’archives et des séquences animées créées avec le moteur du jeu, on comprend réellement à quel point WoW représentait une « vraie vie » pour lui. Mais surtout, en tant qu’Ibelin, et malgré son quotidien difficile, il venait en aide aux autres, leur parlait et les faisait avancer dans leur vie. Sa vie dans WoW eut des répercussions incroyablement positives sur les personnes qu’il rencontra en ligne. En alternant entre les plans dans le jeu et ceux en dehors, le documentaire révèle qui se cache derrière ces avatars virtuels et montre à quel point Mats a marqué ceux qu’il a rencontrés.

Un vrai questionnement sur la prise en charge du handicap dans notre société

Le documentaire explore également la difficulté d’intégration des personnes handicapées dans notre société, notamment le regard que celles-ci pose sur elles. Mats a trouvé une place dans WoW car le monde « réel » ne la lui donnait pas. Tout lui était interdit : avoir des amis — car même s’il en avait au départ, ils l’ont vite abandonné à mesure que son handicap progressait —, vivre des soirées entre jeunes et tomber amoureux. Tout cela, il le vivra réellement dans le monde virtuel d’Azeroth. Pourtant, le sujet du handicap va se poser aussi dans ce monde virtuel, et le documentaire y répondra parfaitement.

Au final, le monde virtuel se révèle bien plus humain et inclusif que le monde dit « réel ».

En conclusion

Ce documentaire est d’une importance capitale car, en racontant l’histoire de Mats / Ibelin, il nous interroge sur la place du handicap dans notre société et soulève la question du réel et de l’irréel. Si le jeu vidéo est souvent pointé du doigt par les médias et les politiques — parfois à juste titre, mais rarement —, il montre ici qu’il peut aussi permettre de s’évader, de se réaliser pleinement et de se rapprocher d’autres êtres humains.

Nous vous conseillons vivement de regarder « Ibelin : La vie remarquable d’un gamer ». Vous verserez sans doute quelques larmes, mais vous découvrirez ce que le jeu vidéo et l’humanité peuvent offrir de plus beau. Merci Netflix, l’histoire d’Ibelin et de Mats devait être racontée.

 

Par Grégory Caumes

Copyright Netflix

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THE SUBSTANCE (2024) – Critique

THE SUBSTANCE (2024) – Critique

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Notre avis sur le film

THE SUBSTANCE

The Substance (ou La Substance au Québec) est un film d’horreur franco-britanno-américain écrit et réalisé par Coralie Fargeat, sorti en 2024.

Le film est présenté en « compétition officielle » au Festival de Cannes 2024, où il remporte le Prix du scénario. Les acteurs principaux incluent Demi Moore dans le rôle d’Elisabeth Sparkle, Margaret Qualley dans celui de Sue et Dennis Quaid dans le rôle de Harvey.

Lorsqu’on se rend au cinéma pour voir un film ayant remporté le Prix du scénario, et après tant de battage médiatique (même s’il reste limité au microcosme du cinéma), on s’attend naturellement à être ébloui, captivé et même subjugué… Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Le scénario est aussi creux que celui de Thor 4, le film est aussi ennuyeux que la vidéo de notre dernière coloscopie et la réalisation aussi peu inspirée que celle de Sharknado (qui, au moins, avait le mérite d’être divertissant).

Le concept de base est intrigant, mais il se révèle finalement bancal. Elisabeth Sparkle vient de fêter ses 50 ans ; elle est licenciée le jour même de son show télévisé, jugée « trop vieille » et dépassée. Ancienne star du petit et grand écran, elle se retrouve sans perspectives. Une solution miracle lui est alors proposée : la fameuse substance, qui lui permet de créer un double d’elle-même, plus jeune et censé être la meilleure version d’elle-même. Mais une question se pose rapidement pour le spectateur : quel intérêt cela représente-t-il pour elle ? Elisabeth ne contrôle pas son double. À chaque fois que ce double est actif, elle tombe dans le coma pendant sept jours (puis échange à nouveau avec son double), et elle subit même des répercussions physiques si elle ne respecte pas les règles liées à cette fameuse substance.

Elle n’a donc aucun intérêt à continuer cette « expérience » (d’autant qu’elle peut l’arrêter quand elle le souhaite). Cette situation manque cruellement de logique.

On passe aussi sur les « leçons » moralisatrices du scénario, qui reprennent sans finesse les arguments du film Barbie : l’homme blanc, surtout s’il est riche, incarne le mal. D’autres films abordent ce sujet de manière bien plus subtile et percutante. Certes, le personnage de Fred (très peu présent) nuance un peu le propos.

En fin de compte, on peut deviner pourquoi ce film a remporté le prix du meilleur scénario : des scènes de nudité difficiles à tourner, montrant la vulnérabilité des actrices — un type de scène souvent apprécié par les jurés —, un film trop long pour son propre bien, un sujet centré sur l’univers de la télévision et du cinéma, et une scène gore à la fin pour marquer les esprits. Le film remplit donc bien le cahier des charges pour gagner un prix mais pas pour être agréable à suivre.

Bref, la dernière fois que nous nous sommes autant ennuyés au cinéma, c’était devant Beowulf avec Christophe Lambert.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Metropolitan FilmExport / Mubi Deutschland

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ANORA (2024) – Critique

ANORA (2024) – Critique

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ANORA

Anora est un film américain réalisé par Sean Baker, sorti en 2024. Il est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2024, où il remporte la Palme d’or.

Anora (génialement interprétée par Mikey Madison) est une jeune prostituée de Brooklyn. Dans le club de strip-tease où elle travaille, elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Celui-ci décide de s’offrir les services d’Anora pour une semaine ; elle va alors vivre une vie d’excès, de soirées, de dépenses et de joie pendant ce laps de temps. Finalement, son jeune client lui propose de l’épouser, et elle accepte, voyant s’offrir à elle une histoire similaire au film Pretty Woman. Malheureusement, le rêve se brise rapidement lorsque les parents du jeune client découvrent ce mariage, portant atteinte à leur image et à leur statut en Russie. Envoyant des hommes de main particulièrement inefficaces pour « régler le problème », ils déclenchent une véritable course-poursuite nocturne à travers la ville.

Un scénario intelligent et touchant

Si le début du film semble presque faire la promotion d’une jeunesse dorée qui dépense sans compter, il se transforme rapidement en une comédie à l’humour grinçant et particulièrement efficace, visant les « valeurs » de cette société, leur manière de traiter les humains en dehors de leur rang et les dommages qu’ils peuvent causer en toute impunité.

Mikey Madison est incroyable en Anora : drôle, déjantée, sensible et touchante, elle est l’âme du film. L’ensemble du casting est tout aussi bon, avec une mention spéciale pour Youri Borissov, qui incarne Igor, un homme de main apparemment insensible mais crucial pour la compréhension du message du film.

Une réalisation et une bande son au service du récit

Le film possède trois identités : la première, qui nous donne une vision idéalisée de la jet-set et du monde de la nuit ; la seconde, avec un humour à l’anglaise, incarnée par un road trip nocturne particulièrement convaincant ; et enfin, une dernière identité, celle de la fable sociale, cruelle mais touchante. Chaque identité possède presque sa propre réalisation et bande son, tout en restant particulièrement cohérentes entre elles. C’est une véritable démonstration de mise en scène.

En conclusion

Anora est une comédie dramatique touchante, souvent drôle et parfois vraiment triste, qui nous délivre un message fort sur notre société.

 

Par Grégory Caumes

Copyright 2024 Anora Productions, LLC / Drew Daniels

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