AD VITAM (2025) – Critique

AD VITAM (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

AD VITAM

Synopsis officiel :

Après avoir été attaqué chez lui avec sa femme, un ancien membre du GIGN se retrouve pris dans une chasse à l’homme en lien avec son passé douloureux.

La critique :

Nous pourrions presque dire que le synopsis officiel, la chasse à l’homme, ne représente que dix pour cent du film. En effet très rapidement le film va partir sur un long flashback retraçant l’histoire du héros principal (Guillaume Canet) l’amenant à intégrer puis sortir du GIGN et la rencontre avec son épouse (Stéphane Caillard). Toute cette partie est très intéressante, notamment pour détailler la vie des hommes et des femmes du GIGN. On aurait peut-être aimé un meilleur équilibre entre la chasse à l’homme et le flashback (ou alors avoir deux films). On retrouve aussi Nassim Lyes, que l’on avait pu voir dans le film « Sous la Seine », toujours aussi bon et efficace dans ce genre d’exercice.

La course poursuite, notamment sur les toits de Paris, bien filmée, n’a rien à envier aux productions hollywoodiennes et Guillaume Canet performe dans cet exercice.

En Conclusion :

Au final, un film intéressant, bien réalisé et qui montre une partie des coulisses de la vie des membres du GIGN, parfait pour un dimanche après-midi pluvieux.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Christophe Brachet/Netflix

NOTRE NOTE

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LE JARDINIER (2025) – Critique

LE JARDINIER (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

LE JARDINIER

Synopsis officiel :

Chaque année, le Premier ministre fait éliminer une liste de gêneurs au nom de la raison d’État. Bien malgré lui, le nom de Serge Shuster, conseiller spécial à la présidence, s’y retrouve. Lui et sa famille sont condamnés à une mort certaine. Mais ce que tout le monde ignore, c’est que les Shuster ont un nouveau jardinier, Léo, qui par le passé n’a pas cisaillé que des haies.

La critique :

Une comédie avec Michaël Youn, Jean-Claude Van Damme, Ragnar le breton, Jerôme le banner… qu’est ce qui pouvait mal se passer… tout et rien à la fois.

Cette comédie fait penser à énormément de comédie des années 2000 avec un scénario tiré par les cheveux, un humour gras – mais parfois efficace – et des acteurs aussi paumés que le spectateur.

Soyons clair, Ragnar le Breton est là pour jouer son personnage habituel, Michael Youn est toujours cet anti héros pathétique comme il aime tellement le faire et JCVD fait un personnage décalé qui pourrait représenter une satire de lui-même.

Pendant tout le film on ne sait pas si cette « œuvre » nous prend pour des idiots où si elle est drôlement idiote. Ce qui est sûr c’est qu’elle est trop longue pour son propre bien et le quatrième acte est de trop. Donc à vous de voir si vous êtes client de l’humour de Michaël Youn ou pas, et si vous avez envie de revivre vos soirées des années 2000 devant un film idiot mais sans complexe et assez drôle.

Les notes :

10/20 si vous êtes sobre, 13/20 si vous êtes client de cet humour ou que vous voulez passer une soirée pizza et accompagnement en revivant l’humour de fin de soirée des années 2000 (l’auteur de ces lignes est entre les deux).

 

Par Grégory Caumes

Copyright Prime

NOTRE NOTE

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CONCLAVE (2024) – Critique

CONCLAVE (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

CONCLAVE

Avant-propos :

L’auteur de ces lignes est allé le voir avec un mélange d’impatience et d’inquiétude tant les représentations de l’église catholique sont parfois caricaturales. Ici ce n’est pas le cas.

Synopsis officiel :

Du réalisateur gagnant aux Oscars Edward Berger (ALL QUIET ON THE WESTERN FRONT), CONCLAVE suit un des plus anciens et secrets événements mondiaux : sélectionner un nouveau Pape. Le Cardinal Lawrence (Ralph Fiennes) est chargé de gérer ce processus confidentiel après la mort inattendue du Pape bien-aimé. Lorsque tous les dirigeants les plus puissants de l’Église Catholique sont réunis et enfermés dans le Vatican, Lawrence se retrouve au centre d’une conspiration et découvre un secret qui pourrait changer à jamais l’institution religieuse.

La critique :

Evidemment nous ne spoilerons en rien l’intrigue de ce film tant l’aspect de recherche de la vérité est importante dans l’œuvre mais nous pouvons déjà dire que le scénario sait tenir en haleine le spectateur malgré un film qui prend son temps – à raison – pour nous dévoiler ses secrets et le passé des personnages principaux.

Le réalisateur joue parfaitement entre l’aspect oppressant du conclave et la beauté des lieux où les cardinaux doivent prendre une décision visant à l’avenir d’une religion comptant 1,4 milliards de croyants. Ce poids de la décision et ses enjeux politiques sont parfaitement captés par la caméra de Edward Berger.

Le scénario est aussi particulièrement fin et joue parfaitement avec l’ensemble des règles de l’église catholique et de son conclave. L’Eglise n’est pas qu’un moyen, elle est l’argumentaire principal de l’intrigue. L’écriture des personnages est assez fine pour montrer la diversité des cardinaux dans leurs valeurs et objectifs pour être au final un miroir parfait des différents croyants qui trouvent une unité dans leur foi.

Car au final c’est là le point le plus important de conclave, qu’est-ce que l’église et quel est le but de ceux qui la dirigent, la réponse est multiple mais la conclusion du film est extrêmement forte.

Sans jamais dériver sur du wokisme ou de l’humour gratuit, Conclave traite de sujets complexes avec justesse et espoir, le tout servi par une réalisation de haut niveau et un casting parfait.

 

Par Grégory Caumes

Copyright Focus Features

NOTRE NOTE

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5 SEPTEMBRE (2025) – Critique

5 SEPTEMBRE (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

5 SEPTEMBRE

Avant-propos : L’auteur de ces lignes a vu le film en projection presse.

Synopsis officiel :

5 septembre nous replonge dans l’événement qui a changé le monde des médias à jamais et qui continue de résonner à l’heure où l’information, le direct et la maîtrise de l’antenne restent l’objet de nombreux débats. Le film se déroule lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972 où l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff (John Magaro) veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge, son patron et légendaire directeur de télévision (Peter Sarsgaard). Avec sa collègue et interprète allemande Marianne (Leonie Benesch), son mentor Marvin Bader (Ben Chaplin), Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité.

La critique :

Enfin ce film arrive dans nos contrées. Son sujet est doublement important autant pour son analyse sans concession du journalisme que sur le devoir de mémoire, si souvent bafoué en ce moment. Avec une justesse incroyable, le réalisateurs et les acteurs – tous exceptionnels – nous font vivre l’ambiguïté dans laquelle ils se trouvent : appréhender une situation dramatique tout en gardant son public et avec le choix crucial de savoir ce que l’on peut montrer ou non à la télévision.

Une question se pose : finalement qui raconte l’histoire ? Les journalistes ou les terroristes qui ont bien compris l’impact de cette diffusion en direct ?

Il était aussi ardu pour le réalisateur de garder l’attention du spectateur dans un huit clos – les studios de télévision – alors que l’événement majeur se déroule en dehors. Pourtant c’est ce choix de réalisation qui nous montre parfaitement comment les journalistes ont pu dériver sur de l’information « spectacle » alors qu’un crime odieux était en train d’être commis. Cette déconnexion et les choix éthiques qui en suivront ne pouvaient au final transparaitre qu’avec ce choix artistique singulier.

Casting parfait, réalisation de haut niveau, scénario maitrisé, questions morales fortes et devoir de mémoire respecté font de ce film une œuvre importante à aller voir absolument.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Constantin Film

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EAT THE NIGHT (2024) – Critique

EAT THE NIGHT (2024) – Critique

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Notre avis sur le film

EAT THE NIGHT

Présenté pour la première fois à la Quinzaine des cinéastes lors du Festival de Cannes 2024, Eat The Night est une réalisation française de Jonathan Vinel et Caroline Poggi, et s’avère être un cocktail de genres qui vient amener un souffle nouveau dans le cinéma hexagonal.

Le pitch

Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d’Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale…

Entre réalité et virtualité, deux mondes, mais un seul et même combat

Eat the Night est un film unique qui explore des thématiques à la croisée des mondes : virtuel, réel, apocalyptique et romantique. Le film mêle habilement plusieurs genres pour offrir une expérience cinématographique à la fois intrigante et déroutante. Il n’est pas seulement une plongée dans l’univers des jeux vidéo, mais également un miroir poignant des défis de l’adolescence, du passage à l’âge adulte et des liens familiaux malmenés.

D’un côté, le film montre la relation qu’entretiennent un jeune dealer d’ecstasy et sa petite sœur à l’intérieur de « Darknoon », un jeu de rôle multijoueur inspiré de World of Warcraft et de Final Fantasy XIV, dont les serveurs s’apprêtent à fermer pour toujours. De l’autre, le récit suit une intrigue romantique et vaguement mafieuse, qui voit le dealer et Night, son compagnon, être impliqués dans un dangereux règlement de compte avec une bande de narcotrafiquants.

Avec cette exploration multi-facette de thématiques, sorte de Ready Player One à la française, le film n’arrive cependant pas à éviter le piège de certaines idées qui paraissent très clichées (on pense notamment à cette histoire background de malfrats qui aurait été dispensable).

Des personnages intéressants mais au traitement superficiel

Eat The Night propose une lecture à deux dimensions, les personnages évoluent à la fois dans le réel et dans un jeu vidéojusqu’à s’y perdre littéralement. Audacieux sur le papier, intéressant dans la réalisation mais malheureusement insuffisant pour convaincre pleinement.

On retient une très bonne performance de jeu d’acteur pour les trois protagonistes, mais on aurait aussi aimé découvrir une relation à l’écran qui soit aussi crédible que leur acting. La relation entre Pablo et Night peine à convaincre tant elle est expéditive et vient presque de nulle part. A priori, aucun des deux personnages n’avait besoin de l’autre à la base, et pourtant tout leur monde semble tourner sur la présence de l’autre. Cette relation de surface aurait gagné en conviction et ferveur, si le traitement de leur relation n’avait pas été aussi superficiel.

En conclusion

Eat The Night est un long métrage intéressant, certes perfectible, mais qui ose, et vient dépoussiérer plusieurs idées fortes en faisant un parallèle entre la violence graphique dans Darknon et la violence brutale de la réalité. Et si au bout du compte, la création d’un personnage virtuelle pouvait au final permettre de nous reconsidérer, au point d’y trouver une raison d’existence ?! Comme si l’échappatoire de la réalité pouvait être possible et atteignable par ce qui est irréel. La frontière entre la réalité et la virtualité n’aura jamais semblé aussi proche.

 Nota : Bonus du DVD : Entretien avec les cinéastes (32 min)

Par Sébastien Nippert

|Copyright Tandem Films

NOTRE NOTE

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IRIS (2024) – Critique

IRIS (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur la série

IRIS

Canal+ trouve enfin sa Phoebe Waller-Bridge à la française en la personne de Doria Tillier et sa toute nouvelle série baptisée sobrement Iris. Une série Made In France, véritable trésor de sériphile qui (re)donne foi en la capacité de créer du contenu télévisé de qualité dont le groupe Canal peut enfin se targuer fièrement du titre de « création originale ».

Iris n’est pas comme les autres, c’est voulu et c’est tant mieux

Difficile de ne pas voir le plus vrai que nature et l’essence même du personnage d’Iris au travers de son interprète principale, Doria Tillier (cultissime personnage de Valérie dans La Flamme), multi-casquettes sur ce projet, qui donne vie et corps dans ce rôle de composition, envers et contre tous, qui n’a jamais peur de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. A contre-courant des personnages trop lisses et calibrés d’une époque qui ne cherche qu’à remplir son cahier des charges, Iris propose de l’originalité, du fantasque et de l’humour bien sentie et intelligent qui ne manque jamais sa cible : un public déjà conquis par la verve et la beauté authentique d’une femme aussi attachante qu’agaçante.

Iris ou l’Amour et ses petites contrariétés

Cette institutrice qui écrit un livre pour enfant tombe malencontreusement amoureuse du mari de sa potentielle et future éditrice. Le quiproquo, bien que déjà vu et revu, résonne ici comme le besoin de montrer les difficultés d’aimer et d’être aimé lorsqu’on a une vision du monde qui n’est pas compréhensible, voir rejeter, aux yeux des autres. Cette amourette à sens unique et purement platonique nous fait succomber, redonnant toutes ses lettres de noblesse au sens du verbe Aimer. Le tandem formé par Doria Tillier et l’excellent François Morel – touchant de sincérité et de simplicité – réussi avec brio à nous emporter dans les vestiges d’un amour que l’on voit déjà apparaître comme perdu. Mais ce qui est beau dans Iris, c’est qu’ici le plus important n’est pas la forme mais bien le fond.

Iris, ou L’anticonformisme selon Iris.

Avec ses six épisodes – courts mais intenses – Iris surprend, nous fait rire à gorge déployée par ses situations cocasses, ses réparties bien menées et son sens de la poésie qui s’ouvre telle une fleur délicate à la lumière du jour à chaque épisode. Cette non-conformiste émeut et nous noue le ventre à chacune de ses répliques les plus introspectives et sincères qui soit. Les seconds rôles sont excellents ; Pascale Arbillot celle de l’amie lunaire et à côté de la plaque, Anaïde Rozam en cousine désespérante et égoïste, Jeanne Balibar en éditrice vaporeuse. Mention spéciale pour la participation de Denis Podalydès, hilarant et détestable en éditeur de livre pour enfant. Chacun trouve sa place, son équilibre, dans le petit monde d’Iris. On aimerait qu’une saison 2 voit le jour, mais pour dire quoi au juste ? Peut-être dans dix-ans, comme le laissait entendre sa créatrice. Mais il ne faut pas oublier une chose : souvent les meilleures séries sont les plus courtes.

Par Rémi Vallier

|Copyright LES FILMS ENTRE 2 & 4 – CANAL+

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