THE LAST SHOWGIRL (2025) – Critique

THE LAST SHOWGIRL (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

THE LAST SHOWGIRL

The Last Showgirl, de Gia Coppola avec Pamela Anderson, Dave Bautista, Jamie Lee Curtis

La dynastie Coppola frappe une fois de plus, et cette fois-ci c’est au tour de Gia Coppola, petite fille de Francis Ford Coppola, de nous présenter son nouveau film The Last Showgirl, hommage vibrant au cinéma indépendant américain des années 70-80.

Le film relate le destin de Shelly, danseuse et artiste de cabaret qui voit subitement sa carrière et son spectacle s’arrêter après trente ans de bons et loyaux services. Passionnée, envoûtée et d’une génération dépassée par l’évolution d’une société nombriliste et porté sur le sexe, Shelly doit faire un choix : avancer ou rester bloquée dans le passé d’un monde qui a depuis évolué, bien loin des strass et paillettes qu’elle a jusqu’alors toujours connue. Sans équivoque, la réalisatrice aborde avec sa caméra tourbillonnante un chassé-croisé entre deux générations de femmes qui n’ont en commun que l’investissement de leur art où le combat reste le même pour tous : survivre à tout prix dans un monde où tout est éphémère, où tout ce qu’on a pu connaitre auparavant n’existe plus.

Le film montre avec lucidité le basculement et la difficulté de vieillir et d’aller de l’avant quand tout ce que nous avons connu jusqu’à présent s’effondre. Difficile d’opérer un quelconque changement quand son héroïne principale, Shelly, se bat pour faire durer un art du divertissement qui se perd et où la jeunesse doit demeurer éternelle, n’existant plus qu’au travers des bribes de souvenirs et du succès d’autant. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer, mais Shelly se heurt rapidement aux fantômes du passé et aux sacrifices que cela implique tout au long de sa carrière, au détriment même de sa propre fille.

Pamela Anderson opère un retour intense et triomphant sur grand écran dans un véritable rôle de composition. Une renaissance pour cette actrice laissée pour compte durant des années, cantonnée au seul rôle de sauveteuse sexy au début des années 90. A travers ce rôle, Pamela Anderson (re)donne l’opportunité et l’espoir aux femmes de son âge d’exister à nouveau sur le devant de la scène au travers de personnages complexes brillamment écrit et mis en scène – On citera notamment Demi Moore dans l’excellent The Substance de Coralie Fargeat.

Epauler par une Jamie Lee Curtis en pleine forme et un Dave Bautista dans un rôle à contre-emploi, The Last Showgirl peut aussi compter sur ses jeunes actrices prometteuses et talentueuses – l’excellente Mckenna Grace ou encore Billie Lourd – ainsi que d’une réalisation sublime et son grain d’image rappelant l’ambiance des films des années 70-80 dont s’inspire et s’imprègne évidement Gia Coppola à travers cette œuvre. Sa B.O. est d’ailleurs tout aussi remarquable, s’inscrivant dans la continuité et l’esprit général du film. On regrettera tout de même un manque d’étoffe dans son scénario et une caméra qui s’agite un peu trop dans tous les sens malgré sa mise en scène novatrice et son panorama réussi d’un Las Vegas désenchanté qui continue de briller.

Ce quatrième long-métrage de la réalisatrice Gia Coppola confirme une fois de plus que le cinéma est une véritable affaire de famille. Prometteuse à ses débuts avec le très bon Palo Alto, The Last Showgirl ne vient que confirmer une fois de plus un nouveau talent de la descendance de Coppola ainsi que d’un avenir assuré dans le paysage cinématographique. The Show Must Go On !

Par Rémi Vallier

Copyright Constantin Film / Courtesy of Goodfellas

BANDE-ANNONCE :

BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI (2005)

BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI (2005)

Fiche technique :

Notre avis sur le film

BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI

« Cet ultime opus conclut avec émotion et douceur les aventures de la célèbre Miss Jones. »

Il y a des héroïnes – et/ou des héros – qu’on aimerait ne jamais quitter. En visionnant au cinéma cet ultime opus des aventures de Bridget Jones, son clap de fin résonne bel et bien ici comme des adieux définitifs. Notre héroïne préférée, véritable référence en matière de pop culture, s’inscrit une dernière fois dans l’air du temps et propose une suite bien différente de ses prédécesseurs.

A l’aube du nouveau millénaire et d’une nouvelle génération de cinéphiles, le début des années 2000 était encore marqué par des comédies romantiques réussies ou gentiment ratées tout droit sorties d’outre-Atlantique ou de nos chers voisins anglophones. Entre autre, Le Journal de Bridget Jones, adapté des célèbres romans de Helen Fielding, débarque dans le paysage cinématographique en 2001, remettant au goût du jour le culte de la culotte de grand-mère, du poids idéal qui complexe et des incertitudes amoureuses qui jalonnent l’existence de ces nouveaux trentenaires – pas encore totalement connectés. En l’espace d’une décennie, cette Jane Austen des temps modernes, hors-norme, dotée d’une maladresse maladive et d’une répartie cinglante et hors de propos, devient le symbole de toute une nouvelle génération de femmes – et d’hommes – à laquelle chacun peut facilement s’identifier. Si le premier opus est légendaire et rentre dans l’histoire des comédies romantiques cultes, on peut difficilement en dire autant des suites qui l’ont succédées. Le deuxième opus reste tout de même drôle et tout à fait dans l’esprit du premier, le troisième quant à lui patauge avec son scénario branlant, pour ne pas dire nul, mettant l’héroïne au centre d’un quiproquo absolument ridicule ce qui en fait l’épisode le moins réussi de la saga.

Ce quatrième opus signe le retour tant attendu – et redouté – de la suite des aventures de Bridget. Et cette suite résonne, dès le début, comme la fin d’une époque. Bridget est ici fatiguée, bouffie, mal assortie, une maman à plein temps qui cherche désespérément à (re)mettre son propre masque à oxygène. Mais elle est aussi veuve et doit faire face au deuil du grand amour de sa vie, l’inoubliable Mark Darcy (Interprété par Colin Firth, qui revient ici le temps de quelques scènes très émouvantes). Tiraillée entre l’avis des uns – sa famille, ses amis – et l’avis des autres – une nounou très jeune, ses collègues de travail – Bridget tente de (re)trouver maladroitement son équilibre intérieur et le plus important de tous : son propre chemin.

Bridget Jones : Folle de lui réussit brillamment à rendre ce dernier épisode émotionnellement fort et extrêmement drôle, accompagné par la douceur infinie et douloureuse du temps qui passe, de nos peaux qui vieillissent, des regrets qui nous traversent, de notre âme qui devient plus sage mais toujours dans le besoin et la nécessité urgente de vivre, comme si le temps nous était compté et que les derniers instants de bonheurs sont peut-être les derniers. D’être heureux et d’avancer même dans l’ombre des jours infiniment plus tristes de ceux qui, dans la lumière, nous ont quittés. L’anglaise iconique décalque également d’un naturel  déconcertant la splendeur et les méfaits de l’âge, celle de la cinquantaine passée, au travers d’une société en pleine mutation où le regard vis-à-vis des femmes vieillissantes change.

La réalisation de Michael Morris rend hommage au genre de la comédie romantique, celle que nous avons connue d’antan et qui nous parait aujourd’hui beaucoup trop mièvre, distillant fraicheur et nouveauté en explorant de nouveaux territoires de mises en scènes. Seule ombre au tableau : une musique parfois mal placée ou trop haute pénalisant l’intensité de certaines scènes. Renée Zellweger nous (re)fait découvrir une Bridget toute nature bien connue du publique et une autre moins connue, plus mature, plus sage mais toujours aussi étourdie et tête-en-l’air. Hugh Grant reprend également du service dans le rôle de l’enfoiré affectif Daniel Cleaver, ses apparitions sporadiques insufflent une véritable énergie et un humour obscène qui avait terriblement manqué à Bridget Jones Baby. Les références des précédents épisodes sont aussi très nombreuses et ponctuent subtilement ce quatrième opus. Le casting original depuis ses débuts participe à rendre ce bouquet final encore plus resplendissant et émouvant que jamais.

Tandis que le rideau se baisse, Renée Zellweger embrasse son rôle de Bridget Jones une dernière fois dans un final à la hauteur de nos espérances et des siennes. Le bonheur retrouvé ? Peut-être, ou du moins, c’est ce que le film cherche à nous faire comprendre jusqu’à ses scènes finales. La vie devrait être ainsi : une fête perpétuelle, bruyante, où l’on célèbre la vie, la mort, l’amour, les rires et les larmes, entouré de tous ceux qu’on aime et les fantômes de ceux qui sont partis. Penser sans amertume au passé et aux regrets. Aimer passionnément, vivre sans retenue et avec légèreté, ne pas se soucier de ce que demain sera fait car le plus important, c’est maintenant. Aujourd’hui.

Tout en nous gratifiant d’un sourire naïf qu’on pourrait reconnaître entre-mille, Bridget Jones tire sa révérence en emportant avec elle son journal de vie, elle qui a mis si longtemps à trouver l’Amour et son équilibre personnel. Entre humour et attendrissement, Bridget Jones : Folle de lui conclut avec douceur et émotion les aventures d’une héroïne à la maladresse légendaire mais qui demeure terriblement attachante. Et si cet épisode devait avoir un autre intitulé que Folle de lui, ce serait probablement celui-ci : L’âge de la Maturité.

Par Rémi Vallier

|Copyright StudioCanal

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FRIEREN (2023) – Critique

FRIEREN (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur l’animé

FRIEREN

Synopsis :

L’histoire suit l’elfe magicienne Frieren, un ancien membre du groupe d’aventuriers qui a vaincu le roi des démons et restauré l’harmonie du monde après une quête de 10 ans.

La critique :

L’histoire de cet animé japonais – sur Netflix et Crunchyroll – commence là où les autres animés finissent, la victoire des héros. Ici nous allons voir comment Frieren, pour qui des dizaines d’années ne sont que de cours moments, va gérer la disparition de ses proches, le temps qui passe et l’impact de l’action de son groupe sur le monde qui l’entoure. L’animé va pousser son héroïne à s’interroger sur le devoir de mémoire, la transmission, les relations humaines et au final sur sa propre humanité et sensibilité.

Il est important de noter que Frieren n’est pas qu’un animé contemplatif. Très rapidement Frieren devra faire face à de nouvelles épreuves avec ses nouveaux alliés en cherchant justement un sens à cette répétitivité de la violence.

L’animation est clairement soignée avec de vrais moments de bravoure des protagonistes, la bande son est à la hauteur des ambitions de l’œuvre et le scénario reste captivant tout en ayant un rythme qui « prend son temps » sans tirer en longueur.

En Conclusion :

Là où certains animés vont viser la surenchère de combats et d’effets visuels sans approfondir le scénario, Frieren va faire un choix à l’opposé et se focaliser sur un récit mélancolique. Cet animé est une réussite totale tant il arrive à vous transmettre les sentiments qui traversent son héroïne et il arrive avec brio à vous embarquer dans cette aventure d’héroïque fantasy avec sa galerie de personnages attachants et sa réflexion poussée sur le sens de la vie.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright CrunchyRoll

NOTRE NOTE

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COMMENT DEVENIR RICHE…(2025) – Critique

COMMENT DEVENIR RICHE…(2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

COMMENT DEVENIR RICHE (GRÂCE À SA GRAND-MÈRE)

Synopsis officiel :

Quand M apprend que sa grand-mère est malade, il voit une opportunité de mettre fin à ses galères. En jouant les petits-fils modèles, il compte bien décrocher l’héritage ! Mais gagner ses faveurs est loin d’être une mince affaire, et pour toucher le pactole, il est prêt à tout.

La critique :

Ce film thaïlandais est une bouffée d’air frais traitant du sujet pourtant compliqué de l’accompagnement d’un proche vieillissant. Le personnage principal, magistralement interprété par Putthipong Assaratanakul, et sa grand-mère, tout aussi bien interprétée par Usha Seamkhum, vont vous emporter dans une fable touchante, drôle et caustique où se mêlent problème de famille, critique de la société et lien intergénérationnel. Il est très dur de traiter de plusieurs thèmes dans le même film mais l’intelligence du scénario et la finesse d’écriture des personnages permettent de mener à bout une réflexion globale sur la place que nos sociétés donnent aux personnes vieillissantes. La réponse finale est belle et poétique. La vision thaïlandaise de ce sujet est vraiment pertinente et apporte une solution assez universelle.

La réalisation est aussi de grande qualité. Elle oscille entre des plans grandioses et d’autres plus intimistes. Les lieux choisis sont sublimés par le talent du réalisateur et soutiennent le propos du film autant quand il est direct et parfois cru que dans les moments où il tend vers la fable.

Un autre des points forts du film est sa bande son de très grande qualité qui saura vous transporter dans cette histoire et suspendra parfaitement le temps autour de vous.

En Conclusion :

Une fable touchante, triste mais aussi souvent drôle qui suspendra le temps autour de vous pour vous amener dans une réflexion poussée sur votre relationnel à la vieillesse et dont vous sortirez grandi.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Tandem

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

NUMÉRO 24 (2025) – Critique

NUMÉRO 24 (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

NUMÉRO 24

Synopsis officiel :

À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, la détermination d’un jeune Norvégien à résister aux nazis change la donne pour son avenir et celui de son pays (inspiré d’une histoire vraie).

La critique :

Le devoir de mémoire est important et le cinéma a toujours contribué à ce devoir. Netflix signe ici un de ses meilleurs films et peut être sa meilleure contribution au respect de notre histoire.

Vous aurez deux histoires en parallèle, celle du personnage principal racontant sa vie de résistant face à une classe d’étudiant parfois pétris de certitudes et donneurs de leçons et in fine ayant vraiment besoin de ce rappel historique, et la seconde histoire, celle du jeune homme qui ne peut vivre sa jeunesse et devra faire des choix dramatiques pour résister à la pire obscurité que va affronter son pays.

Ce film est sans tabou et aborde tous les sujets de la résistance : héroïsme, trahison, choix humainement impossible et surtout le devenir de l’humanité.

En rendant hommage à ce héros si peu connu et en mettant ses actions en parallèle aux dilemmes de la jeunesse actuelle, Netflix et le réalisateur John Andreas Andersen nous interrogent directement sur notre vision de cette période et nous confrontent à un choix difficile et que nous espérons ne jamais avoir à faire : en tant de guerre, qu’aurions nous fait ?

En Conclusion :

Magnifiquement réalisé, parfaitement interprété et posant avec pudeur mais détermination les questions nécessaires à notre devoir de mémoire, N°24 est peut-être l’œuvre la plus puissante produite par Netflix.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Netflix

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

AD VITAM (2025) – Critique

AD VITAM (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

AD VITAM

Synopsis officiel :

Après avoir été attaqué chez lui avec sa femme, un ancien membre du GIGN se retrouve pris dans une chasse à l’homme en lien avec son passé douloureux.

La critique :

Nous pourrions presque dire que le synopsis officiel, la chasse à l’homme, ne représente que dix pour cent du film. En effet très rapidement le film va partir sur un long flashback retraçant l’histoire du héros principal (Guillaume Canet) l’amenant à intégrer puis sortir du GIGN et la rencontre avec son épouse (Stéphane Caillard). Toute cette partie est très intéressante, notamment pour détailler la vie des hommes et des femmes du GIGN. On aurait peut-être aimé un meilleur équilibre entre la chasse à l’homme et le flashback (ou alors avoir deux films). On retrouve aussi Nassim Lyes, que l’on avait pu voir dans le film « Sous la Seine », toujours aussi bon et efficace dans ce genre d’exercice.

La course poursuite, notamment sur les toits de Paris, bien filmée, n’a rien à envier aux productions hollywoodiennes et Guillaume Canet performe dans cet exercice.

En Conclusion :

Au final, un film intéressant, bien réalisé et qui montre une partie des coulisses de la vie des membres du GIGN, parfait pour un dimanche après-midi pluvieux.

 

Par Grégory Caumes

|Copyright Christophe Brachet/Netflix

NOTRE NOTE

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