SLEEPING DOGS (2025) – Critique

SLEEPING DOGS (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

SLEEPING DOGS

Synopsis

Ancien inspecteur de la brigade criminelle, Roy Freeman souffre désormais de certains effets de la maladie d’Alzheimer. Alors qu’il suit un traitement contre cela, on lui demande de se replonger dans une ancienne affaire. Dix ans plus tôt, son enquête sur le meurtre du professeur Joseph Wieder avait conduit à l’incarcération d’un suspect, qui clame aujourd’hui son innocence.

Russell Crowe est toujours aussi convaincant. Il porte Sleeping Dogs presque à lui seul. Dans la peau de Roy Freeman, ex-flic rongé par la maladie d’Alzheimer, il livre une performance à la fois brutale et subtile, oscillant entre lucidité et confusion avec une justesse qui rappelle ses grands rôles.

Adapté du roman The Book of Mirrors, le film mise sur une intrigue tortueuse, entre enquête policière et plongée dans les méandres de la mémoire. Les flashbacks s’enchaînent, les perspectives se brouillent, et l’on se surprend parfois à chercher ses repères. L’ambiance, très film noir, est indéniablement réussie, mais risque de perdre certains spectateurs avec un rythme assez lent.

Le traitement de la maladie est l’un des points qui a entraîné le plus de discussions lors de la sortie du film. Les post-it qui envahissent l’appartement de Freeman, les trous de mémoire exploités à des fins dramatiques… Nous sommes dans une représentation de cette maladie plus cinématographique que scientifique, mais elle a un vrai impact scénaristique et ne sert pas qu’à rendre l’enquête plus difficile.

Un rythme inégal, mais une fin qui convainc Il faut avouer que Sleeping Dogs peut être accusé d’avoir un rythme étrange, mais cette façon de raconter l’histoire (notamment avec des points de vue qui peuvent être partiaux) sert vraiment le propos du film. Tout cela se révèle pertinent lors de la conclusion, à la fois très satisfaisante au niveau narratif, mais surtout hautement symbolique, voire philosophique, sur la portée de nos traumatismes et l’enjeu de les affronter ou de les oublier.

En conclusion

En résumé, Sleeping Dogs aura le mérite de marquer les esprits, notamment grâce à son acteur principal et à une ambiance soignée. Un film dont la réflexion finale peut raisonner fortement après le visionnage de cette œuvre.

 Par Gregory CAUMES

|Copyright Paramount Pictures Germany.

NOTRE NOTE

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KARATE KID: LEGENDS – Critique

KARATE KID: LEGENDS – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

KARATE KIDS: LEGENDS

Synopsis

Li Fong, un adolescent qui fréquente l’école de kung-fu de M. Han en Chine, doit déménager à New York avec sa mère. Celle-ci souhaite que son fils intègre une école prestigieuse et qu’il mette de côté son sport de combat. À son arrivée dans sa nouvelle ville, Li rencontre Mia, une camarade de classe, ainsi que le père de celle-ci avec lesquels il se lie d’amitié. Li se retrouve ensuite entraîné dans une compétition d’arts martiaux où il doit affronter un redoutable champion de karaté.

Un scénario simple mais efficace et respectueux de l’héritage de la franchise : on sait pourquoi on va voir un Karaté Kid, et son scénario, classique dans son déroulé, amène quand même certaines nouveautés. Surtout, il vient ajouter du lore à la franchise. Là où le scénario est bon, c’est dans sa façon d’être accessible pour les nouveaux venus, tout en permettant de faire avancer certains personnages emblématiques de la saga. Ce film se passe après les films et la série Cobra Kai, mais ne nécessite pas de les avoir vus pour comprendre l’histoire.

Un tournoi film avec brio

Les scènes de compétition sont un vrai régal. La réalisation y déploie une énergie contagieuse, avec des chorégraphies précises et une mise en scène qui donne à chaque combat une intensité palpable. Le crescendo vers la finale, entre tension dramatique et esthétique soignée, prouve que le film maîtrise l’art de marier émotion et spectacle — un sans-faute technique, avec une BO très sympathique en plus.

Des valeurs qui résonnent

Le film aborde avec justesse des thèmes intemporels : la transmission, l’acceptation de soi et le dépassement. Il parvient à célébrer l’héritage de la saga tout en s’adressant à un public large. Alors que beaucoup de films ont tenté — et échoué — de surfer sur des franchises des années 80/90 en trahissant au final l’œuvre originale, Karaté Kid : Legends y arrive parfaitement.

Un casting qui fait mouche

Jackie Chan et Ralph Macchio forment un duo de mentors convaincant, tandis que Ben Wang (Li Fong) apporte une fraîcheur bienvenue. Leur alchimie évite le piège du simple fan service : chaque personnage existe par lui-même, tout en honorant l’esprit de la franchise. On pourrait même avancer que Ralph Macchio trouve une conclusion encore plus satisfaisante que dans Cobra Kai.

L’humour en touche légère

Quelques pointes d’humour, bien placées, aèrent le film sans jamais rompre la tension. Elles humanisent les personnages et ajoutent une dimension attachante à l’ensemble.

Des combats qui ont du sens

Les scènes de combat ne se contentent pas d’être spectaculaires : elles respectent les traditions martiales tout en les réinventant. Chaque affrontement reflète la progression de Li et la philosophie de ses mentors — un choix qui donne de la profondeur à l’action. La franchise se permet même de faire un petit détour par le monde de la boxe, avec un certain brio.

En conclusion

Karaté Kid : Legends réussit son pari : rendre hommage au passé tout en regardant vers l’avenir. Porté par une réalisation inspirée, des valeurs fortes et un casting solide, le film séduit par son élégance et son optimisme. Une suite qui fait honneur à la saga, tout en traçant sa propre voie — et c’est plutôt rare pour être souligné.

 Par Gregory CAUMES

Copyright 2024 CTMG, Inc.

NOTRE NOTE

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À TOUTE EPREUVE (1992) – Critique

À TOUTE EPREUVE (1992) – Critique

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Notre avis sur le film

À TOUTE ÉPREUVE

Le film À TOUTE ÉPREUVE (restauration 4K) ressort au cinéma le mercredi 27 août pour un temps limité.
Ne le loupez pas…
Synopsis

Hong-Kong dans les années 90 est une ville gangrénée par le crime. Alors que les policiers ont baissé les bras, un groupe d’inspecteurs, mené par Yuen, surnommé Tequila, décide de mettre fin à la suprématie des gangs.

Une redécouverte éclatante d’un classique absolu

La nouvelle édition 4K d’À toute épreuve dépasse largement le cadre d’une simple mise à jour technique : elle redonne littéralement vie à l’œuvre.

La précision de l’image, d’une finesse remarquable, révèle des détails qu’on n’imaginait pas, tandis que le grain d’origine est conservé avec un équilibre exemplaire. Les contrastes, eux, apportent une profondeur qui magnifie chaque plan. On a rarement vu une restauration aussi aboutie, preuve qu’un travail méticuleux peut transformer la redécouverte d’un film culte en véritable événement. Si toutes les restaurations bénéficiaient d’un tel soin, le patrimoine cinématographique en sortirait grandi.

Sur le fond, inutile de rappeler que À toute épreuve reste un jalon incontournable du cinéma d’action. John Woo y orchestre ses séquences avec une virtuosité intacte : les fusillades deviennent de véritables compositions visuelles, la tension dramatique ne faiblit jamais, et le duo Chow Yun-fat / Tony Leung garde une intensité presque mythique.

Plus de trente ans après, le film conserve son aura et prouve à quel point il a façonné le genre, inspirant aussi bien Hollywood que le cinéma asiatique contemporain.

En conclusion

Au final, cette restauration 4K ne se contente pas d’embellir un chef-d’œuvre : elle l’installe comme l’édition de référence, à la fois pour sa qualité technique et pour l’importance historique de l’œuvre. Un passage obligé pour tout amateur de cinéma d’action… et un bonheur renouvelé pour les fidèles de John Woo.

 Par Gregory CAUMES

Copyright Metropolitan Filmexport

NOTRE NOTE

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PASSÉ SANS SILENCE (2025) – Livre

PASSÉ SANS SILENCE (2025) – Livre

Fiche technique :

  • Publication :  19 mars 2025
  • Auteur : Adrien MANGOLD
  • Édition : HSN – L’Homme Sans Nom
  • Genre : Science-Fiction, Anticipation
  • Pages : 203 pages

Notre avis sur le livre

PASSÉ SANS SILENCE

Une plongée dans l’esprit en perdition d’un écrivain qui se redécouvre en écrivant ses mémoires.

Résumé : Doug Gueyburt a passé sa vie à écrire. Rendu au troisième âge, il décide que son autobiographie sera sa dernière œuvre. Seulement, quand vient l’heure de rassembler ses souvenirs, sa mémoire lui joue des tours et son passé se mêle aux fictions dont il est l’auteur. Et lorsque la maladie prend le dessus, il se sent le devoir d’avouer un crime commis par un de ses personnages.

En proie à l’oubli et malmené par un passé qui ne lui appartient pas, le vieil homme se débat avec ce qu’il lui reste de lucidité, pour peut-être retrouver celui qu’il a été… en écrivant malgré lui la biographie de celui qu’il n’est pas.

De la littérature au cinéma, il n’y a qu’un pas

Et ce ne sont pas les éditions de L’Homme Sans Nom (HSN) qui diront le contraire. Leur nom puise son origine dans un savant mélange entre la littérature, L’Odyssée d’Homère, et le personnage énigmatique incarné par Clint Eastwood dans ses westerns.

Le cinéma regorge d’adaptations littéraires. Pour n’en citer que quelques-unes : Jurassic Park, Le Seigneur des Anneaux, Orgueil et Préjugés, Hunger GamesAutant de succès qui ont marqué l’histoire du box-office.

À l’instar de Nordagl, personnage fictif créé par Doug Gueyburt, lui-même personnage de fiction dans PASSÉ SANS SILENCE, nous commençons à nous interroger.

« Tout a déjà été raconté, déjà écrit, et bientôt déjà filmé. Les histoires originales n’existent plus depuis longtemps. Tout le monde connaît par cœur les retournements de situation que vous proposerez. »

Nordagl a-t-il raison ? La carte de la fiction aurait-elle été explorée jusqu’à l’épuisement ? Nous aimons à penser que oui… du moins jusqu’à ce qu’émerge une idée révolutionnaire que l’on croyait irréalisable. Heureusement, ce monde regorge de génie. Et Adrien Mangold en est une preuve éclatante.

Avec PASSÉ SANS SILENCE, il parvient à nous tenir en haleine du début à la fin. Entre la perte de mémoire du protagoniste, qui nous pousse à douter de la nôtre, les enquêtes, et les réflexions sur notre monde et celui des autres, l’auteur soulève des questionnements profonds. Il nous invite à une remise en question à travers un univers IR_REEL.

En conclusion

L’immersion est totale, maîtrisée de bout en bout. Le titre, magistralement choisi, offre plusieurs niveaux de lecture. Mais cela, on vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même.

Pourra-t-on un jour transposer cette intensité au cinéma ? La question reste en suspens…

Vous l’aurez compris, PASSÉ SANS SILENCE est un véritable coup de cœur littéraire. Celui de l’été, assurément. Et peut-être même celui de l’année.

Par Claire N. La Minute Ciné –

Lien pour se procurer le livre : Passe Sans Silence – Le livre — Éditions HSN

L’AUTEUR et ses autres OUVRAGES :

Quelle meilleure évasion que celle dont on est l’auteur ? De cette observation, Adrien Mangold s’est lancé un défi : emmener dans ses rêves autant de prisonniers du réel que possible, avec une attention particulière pour les mieux barricadés.

Son premier roman de science-fiction est SECONDE HUMANITÉ (2018) qui sera par la suite suivi de PROTOTYPES (2019), JOURNAL INTIME D’UN DIEU OMNISCIENT (2022) et enfin de PASSÉ SANS SILENCE (2025).

DANGEROUS ANIMALS (2025) – Critique

DANGEROUS ANIMALS (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

DANGEROUS ANIMALS

Contexte :

N’ayant volontairement pas regardé la bande-annonce, et n’ayant eu que très peu d’échos sur le film (si ce n’est qu’il y aurait des requins), on peut dire que DANGEROUS ANIMALS allait être une vraie découverte lors du visionnage.

Il était donc difficile de savoir à quoi s’attendre.. mais au final la surprise fût totale et véritablement au rendez-vous…

Une tension continuelle et palpable

La tension, véritable moteur narratif, reste permanente et maintient le spectateur en haleine. Bien que l’intrigue suive un schéma narratif assez classique, chaque scène est construite de manière à entretenir un sentiment d’incertitude sur l’issue des événements.

Ainsi, même si le scénario demeure prévisible dans son ensemble, le film réussit à instaurer un suspense efficace tout au long du récit. Certaines séquences, parfois violentes, contribuent à créer un univers sombre, sans jamais tomber dans l’excès gratuit.

Une immesion visuelle à la beauté inquiétante

Visuellement, la réalisation propose une esthétique soignée. Les plans larges sur la nature, l’océan et les animaux sont travaillés avec précision, offrant un contraste marquant entre la beauté des paysages et l’horreur des situations. La lumière et la photographie marine apportent une dimension immersive et parfois hypnotique aux séquences sous-marines.

Le personnage du tueur, qui se complaît dans un discours philosophique sur la vie, la mort et la nature, adopte parfois un ton caricatural. Ces tirades, oscillant entre folie et pseudo-sagesse, peuvent paraître forcées, bien qu’elles participent à la construction de son aura dérangeante.

Le film aurait toutefois gagné en profondeur en explorant davantage la psychologie de ce personnage et l’origine de ses obsessions.

Un voyeurisme glaçant et assumé

Bien que reposant sur un scénario assez classique, Dangerous Animals parvient à s’imposer comme un divertissement solide. Le film explore un sous-genre rarement abordé, celui du snuff movie, en mettant en scène un tueur fasciné par l’enregistrement de ses victimes et de leurs derniers instants.

Sans jamais sombrer totalement dans l’horreur extrême, il en reprend certains codes, jouant sur la violence réaliste et interrogeant subtilement le voyeurisme ainsi que la fascination morbide du spectateur. Cette approche confère à l’ensemble une atmosphère dérangeante, teintée d’une dimension psychologique sombre.

La mise en scène maîtrisée et la tension omniprésente suffisent à maintenir l’attention jusqu’au générique final.

En conclusion :

Ce thriller horrifique maritime s’impose donc comme un film stressant et visuellement impressionnant, qui, sans révolutionner le genre, réussit pleinement à plonger le spectateur dans un état de malaise maîtrisé.

 Par Benjamin BERTRAND

Copyright Animal Holdings Pty Ltd.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

EN PREMIERE LIGNE (2025) – Critique

EN PREMIERE LIGNE (2025) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

EN PREMIÈRE LIGNE

Synopsis :

Floria est une infirmière dévouée qui fait face au rythme implacable d’un service hospitalier en sous-effectif. En dépit du manque de moyens, elle tente d’apporter humanité et chaleur à chacun de ses patients. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes, et malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper…

L’impact de l’oeuvre :

Le film raconte donc une journée du quotidien d’une infirmière suisse. Il est important de rappeler dès le début de cette critique que le message porté par le film est universel et pourrait parfaitement s’appliquer en France. Et clairement, « En première ligne » est de ces films qui va au-delà du très bon film, c’est une œuvre particulièrement importante à notre époque qui devrait être montrée dans les écoles, dans les universités et surtout à nos décideurs politiques tant le message délivré est puissant. Loin des clichés sur le métier d’infirmier, nous avons ici une analyse à la fois clinique et humaine de la situation de la profession d’infirmière mais aussi de la prise en charge des patients. Oui, la réalisatrice a compris que le métier d’infirmier était celui qui est le plus proche des patients et le récit mêle l’histoire de ces derniers à la journée de Floria.

La réalisation :

La réalisatrice a parfaitement adapté sa manière de filmer au quotidien des infirmières. On passe de plans séquence presque oppressants pour illustrer la charge de travail qui s’accumule à de rares moments de pause dans certains huis clos et même quelques rares moments d’onirisme, autant salvateurs pour Floria que pour le spectateur. La réalisation retranscrit donc parfaitement ce quotidien épuisant mais n’oublie pas de souligner l’impact positif de Floria dans la vie de ses patients.

Le casting :

Le casting est parfait, soignants et patients sont tous impactants, même pour ceux ayant des apparitions courtes. En peu de temps, on comprend leurs enjeux personnels, la souffrance qu’ils endurent et l’importance de Floria dans leur passage à l’hôpital.

L’ambiance sonore :

La musique est discrète mais intervient toujours pour souligner un moment fort ou un tournant dans la journée de l’infirmière. Évidemment, l’ambiance sonore de l’hôpital se retrouve parfaitement dans cette œuvre, parfois rassurante et parfois oppressante.

Le scénario :

Un autre point fort du film : réussir à rendre particulièrement intéressant le quotidien et montrer en un peu plus de 90 minutes ce que peut traverser une infirmière : le stress, la gestion des familles, la maladie et la mort omniprésente, le glissement possible – à cause du burn-out – vers l’erreur ou la maltraitance, mais aussi des moments intimistes et incroyablement beaux.

Le scénario a aussi l’intelligence de mêler l’histoire des patients et des familles – leurs espoirs et leurs souffrances – à celle de Floria, car au final, pour eux, elle est la seule source d’information, de réconfort et d’humanité dans cette institution qui peut paraître si froide qu’est l’hôpital.

En conclusion :

Un récit poignant, une réalisation maîtrisée, un casting pertinent et touchant pour une œuvre si essentielle à notre temps, une réussite mélancolique absolue.

 Par Gregory Caumes

Copyright TOBIS Film GmbH

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :