La trilogie PUSHER (Critique & test 4K)
Fiche technique :
- Date de sortie : 1996, 2004 et 2005
- De : Nicolas Winding Refn
- Avec : Mads Mikkelsen, Vanja Bajicic, Lisbeth Rasmussen
- Genre : Action, Drame, Thriller
- Durée : 1h45 / 1h36 / 1h42
Notre avis sur la trilogie
PUSHER
À l’occasion de la sortie en version 4K, on vous propose de revenir sur la trilogie Pusher et de nous intéresser également à l’aspect technique de la nouvelle version.
Une œuvre fondatrice du cinéma criminel européen
Avant de réaliser des films comme Drive, Only God Forgives ou encore The Neon Demon, le réalisateur danois Nicolas Winding Refn a réalisé entre 1996 et 2005 la trilogie Pusher. Trois films, loin des codes esthétiques hollywoodiens, qui vont explorer de manière viscérale et avec une approche ultraréaliste la criminalité à Copenhague. Une saga, aujourd’hui culte, certes encore trop méconnu, qui par son style brut et son intensité dramatique va poser un regard sans concession sur les bas-fonds d’un monde d’escrocs danois.
Chapitre 1 : Pusher (1996) – Le chaos nerveux
Le premier opus suit Frank, petit dealer pris dans une spirale infernale après un deal raté. Le réalisateur opte pour une caméra à l’épaule, des couleurs sales et une lumière naturelle, créant une immersion totale dans un univers oppressant. La tension est permanente, la violence réaliste, et le spectateur ressent physiquement la peur et la pression qui écrasent le personnage. Ce film pose les bases : un cinéma viscéral, sans glamour ni échappatoire.
Chapitre 2 : Pusher II (2004) – L’introspection tragique
Huit ans plus tard, Refn change de perspective. Tonny, interprété par un Mads Mikkelsen magistral, tente de reconstruire sa vie après la prison. Ce second volet est le plus introspectif : derrière la brutalité, une quête de reconnaissance et d’amour paternel. La mise en scène conserve son réalisme cru, mais s’enrichit d’une dimension psychologique qui confère au film une profondeur tragique.
Chapitre 3 : Pusher III (2005) – La fin d’un règne
Dernier chapitre : Milo, vieux parrain, lutte pour maintenir son pouvoir. La tension devient sourde, presque existentielle. Ce film, le plus sombre de la trilogie, explore la désagrégation d’un système criminel et la solitude d’un homme au crépuscule de son règne. La violence y est froide, presque désespérée.
La criminalité et la violence au service d’un réalisme brut
Les trois films ont un point commun : ils ne cherchent pas à séduire mais à confronter le spectateur à une réalité crue. Violence, drogue, sexualité, voici les ingrédients d’une trilogie clairement réservée pour un public averti. Pour cela, le réalisateur danois va s’inspirer de véritables milieux criminels, conférant à la trilogie un réalisme brut. Exit l’univers stylisé et haut en couleur de ses derniers films. Ici, la caméra épaule, la lumière naturelle et les couleurs ternes viendront nourrir l’esthétique des trois films, radicalement opposée aux films de gangsters modernes.
En conclusion, la trilogie Pusher est une œuvre radicale, intense et incontournable dans l’horizon du cinéma criminel européen. Une œuvre qui aura lancé la carrière de Nicolas Winding Refn et révélé Mads Mikkelsen.
Aspects techniques de l’édition 4K :
Quoi de mieux du coup, que cette édition 4K pour (re)découvrir ces films dans des conditions techniques optimales.
Image : La restauration 4K a été réalisé à partir des négatifs originaux (16 mm pour le premier, 35 mm pour les suivants), offrant une texture granuleuse fidèle à l’univers criminel.
Audio : Les trois opus seront présentés en 2160p Dolby Vision avec VO remixée au format Dolby Atmos et VF DTS-HD 5.1.
Bonus : Plusieurs bonus sont proposés comme le documentaire Gambler de Phie Ambo (2006, 1h18) ; 3 entretiens inédits avec Philippe Rouyer (30 min/entretien); livret d’accompagnement de 88 pages contenant un entretien fleuve avec Nicolas Winding Refn et des documents d’archives inédits.
Editeur : The Jokers Films
Par Sébastien NIPPERT
|Copyright Ninety Seven Film Production & Distribution















