WHAT HAPPENS LATER (2023) – Critique

WHAT HAPPENS LATER (2023) – Critique

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Notre avis sur le film

WHAT HAPPENS LATER

What Happens Later : Hommage vibrant aux charmes surannés de la comédie romantique d’antan.

Disponible depuis peu sur la plateforme de streaming Netflix, What Happens Later marque le retour surprise de Meg Ryan à la réalisation ET en tant qu’actrice principale, que l’on n’avait plus vu depuis son premier long-métrage historique Ithaca, sortit il y a dix ans.

Comédie romantique ou dramédie sur les remords et les regrets d’une histoire d’amour vieille de vingt-cinq ans, tout est possible, comme ces retrouvailles parfaitement fortuites dans un aéroport perdu du Midwest entre Willa et Bill, anciens amants au passif douloureux. S’évitant une première fois, la rencontre entre ces deux personnages radicalement opposés semble inévitable : après un bref moment de flottement, de small-talk gênant, les deux anciens amoureux se retrouvent pour de bon, ensevelis sous une tempête de neige à l’abri d’un aéroport où une voix mystérieuse et omniprésente veille sur eux. Anodin à première vue, cet annonceur d’aéroport devient un point essentiel de sagesse pour ces deux personnages.

La petite fiancée de l’Amérique des années 90 revient sur le devant de la scène, derrière et face caméra, dans un registre à la fois confortable mais désuet par le temps. L’ancienne Annie de Nuits Blanches à Seattle, dédiant un hommage symbolique à la regretté reine de la comédie romantique Nora Ephron, s’inscris dans la continuité de ses anciens rôles. Sauf qu’il est question ici de maturité, de sagacité et de réflexions profondes sur ces amours contrariés et indélébiles. On est donc bien loin de la rom-com mielleuse et naïve d’autrefois. Le tandem Ryan-Duchovny fonctionne à ravir au travers d’un décor hors du temps aux espaces si aériens.

Quelques longueurs et une impression scénique constante – du en partie au fait qu’il s’agit d’une pièce de théâtre adapté au cinéma –  n’entache pas le plaisir de voir ces deux acteurs réunis autour d’une histoire universelle sur l’amour et le temps qui passe, bien que l’oeuvre s’adresse davantage à un public âgé et mûr. Meg Ryan rend grâce au genre de la comédie romantique, telle une reine dont la couronne ne s’est absolument pas érodé avec le temps…

Par Rémi VALLIER

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PRETTY WOMAN (1990) – Critique

PRETTY WOMAN (1990) – Critique

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PRETTY WOMAN

Pretty Woman ou l’héritage de la comédie romantique des années 90.

On pourrait penser que certaines comédies romantiques vieillissent mal – passé un certain nombre d’années, elles ne font plus vraiment rêver. Pourtant, presque trente-six ans plus tard, le charme de Pretty Woman opère toujours auprès d’un public avide de s’épancher à nouveau dans une époque révolue, presque idéaliste et chimérique. Tant une référence pour la pop culture que pour le genre cinématographique, Pretty Woman était surtout la révélation d’une étoile montante dans le ciel dégagé d’Hollywood : Julia Roberts.

Une version de Cendrillon revisitée

Garry Marshall offre à ce long-métrage culte une porte d’ouverture aux contes de fées moderne : lui, un businessman richissime seul et sans attache, elle, une jeune prostituée en quête d’une vie meilleure. Tout les sépare, à commencer par l’enjeu des milieux sociaux dans lesquels chacun gravite. Pourtant, il suffira d’une voiture de sport et d’un passage à Hollywood Boulevard pour amorcer le début d’un récit merveilleux et étonnant. Le réalisateur amuse le spectateur de cette idylle atypique, avec sa mise en scène vieille comme le monde et une alchimie parfaite, palpable, entre un Richard Gere et une Julia Roberts tout d’eux munis d’un charme ravageur. S’appuyant sur les codes de la pure romance, Pretty Woman fait fort en réunissant deux univers différents qui doucement s’entrechoquent involontairement, faisant cadeau de la plus belle des histoires où il est forcément question d’amour, et de hasard.

Tout est bien… qui finit bien

En le visionnant aujourd’hui, impossible de ne pas remarquer à quel point l’univers du cinéma – comme notre monde qui est bien réel – à bien changer en l’espace de quelques décennies. Si le cinéma s’essouffle au présent, ce n’est pas qu’en terme technique (quoique, on peut facilement se lasser des effets spéciaux réalisés aujourd’hui) le gros point noir vient des histoires racontées et le manque d’importance donné  à ce qu’elles veulent réellement transmettre. Pourquoi la magie du cinéma semble avoir disparu alors qu’il est encore possible de la rendre concrète ? Le vrai problème vient peut-être du fait que nous ne sachions plus comment rêver. Dans un monde toujours plus cruel, plus connecté numériquement mais déconnecté des émotions humaines, des histoires comme celle d’Edward et Vivian à l’écran n’ont plus totalement leur place, victime d’une candeur aujourd’hui refourgué aux oubliettes… Pourtant, ces fantaisies d’un autre temps pas si lointain sont celles qui nous font le plus de bien, nous rappelant à croire naïvement au destin et à ce qu’il peut accomplir de bien quand tout espoir est presque perdu. Pourquoi sommes-nous si réfractaires aux histoires qui se finissent bien et de manière parfaitement saine ? Cela en dit peut-être long sur notre société malade.

Une B.O. cultissime sur un refrain intemporel, un couple phare et glamour à l’écran (qui se réitère une nouvelle fois dans Just Married (Ou presque) du même réalisateur) et une belle histoire d’amour simple et efficace font de ce long-métrage mythique une bouffée d’air frais, un moment de réconfort hors du temps pour tous ceux qui cherchent à retrouver une forme de nostalgie. Le rire de Julia, le charme de Richard Gere, la bienveillance et les maladresses qui s’accumulent autour de leur arrangement commun, cet amour naissant malgré les convenances en font un film dont on ne pourra jamais se lasser. Après tout, c’est à ça que servent finalement les contes de fées : à ne pas oublier que dans la difficulté ou l’adversité, le bien triomphe toujours du mal, que les problèmes finissent toujours par s’arranger. Pretty Woman semble être une des nombreuses bonnes formules consacrées encore omniprésente, nous rappelant que la magie, réelle ou inventée, existe toujours bel et bien… Notre espoir à nous, c’est juste de pouvoir y croire encore un peu.

Par Rémi VALLIER

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EGOIST (2025) – Critique

EGOIST (2025) – Critique

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EGOIST

Première oeuvre à s’exporter hors des contrées nippones jusque dans nos salles, Egoist à la saveur particulière des films japonais où se mêlent comme toujours douceur et sensibilité. Réalisé par Daishi Matsunaga, ce long-métrage aux multiples lectures répond à la douloureuse question de la place de l’homosexualité au pays du soleil levant. Une romance entre deux hommes décomplexée servant un récit poignant.

Kosuke Saito à tout du garçon qui a réussi : beau, sophistiqué, travaillant dans le milieu de la mode, gagnant bien sa vie et avec à la clé un bel appartement. Seule ombre au tableau : son homosexualité – sujet tabou dans son pays – et une solitude traînante qu’on perçoit chez lui jusqu’au minimalisme de son appartement. Sa rencontre avec le déterminé et enjoué Nakamura Ryûta, son jeune coach sportif, plonge les deux hommes dans une passion inattendue très rapidement réfrénée par le quotidien et les responsabilités pesantes qui pèsent sur Ryûta. Prêt à tout pour le garder près de lui, Kosuke finit par lui proposer un marché.

Au travers de cette histoire d’amour universel, dans un pays baigné par le traditionalisme et le devoir, Matsunaga-san relate le parcours du combattant pour ses deux protagonistes face à l’adversité du monde et des injonctions que la société nippone leur impose. Entre amour, argent et traditions ancestrales, difficile pour ces deux tourtereaux de trouver un équilibre. Malgré son titre évocateur, Egoist n’est pas qu’un adjectif qualifiant son personnage mais une suite de désirs, d’envies et de pensées intériorisées, réprimés, pour servir une communauté aux règles bien établies. Sans vouloir politiser son propos, le réalisateur renvoie une image du Japon écornée, plus lente en ce qui concerne l’avancement de la question des droits LGBT et leur visibilité. La deuxième partie du film est également l’occasion d’amorcer en profondeur un autre sujet : l’importance de la famille choisie ou non, et son besoin/devoir essentiel d’en prendre soin malgré un rapport à l’individualité de plus en plus progressif.

Avec ses deux acteurs principaux d’une justesse remarquable, une réalisation tout en délicatesse et naturelle, la nouvelle trouvaille du cinéma asiatique exprime des maux au service d’un art qui trouvera, fort heureusement, toujours sa place. Sans être larmoyant, Egoist nous fait verser quelques larmes crépusculaires, à l’ombre des regards, tantôt bercé par sa poésie cruelle que la beauté délicate d’un amour impossible mais pourtant si beau.

Par Rémi VALLIER

|Copyright 2023 Makoto Takayama,Shogakukan_TokyoTheatres Co Inc, NIKKATSU CORPORATION,RIGHTS CUBE Inc,ROBOT COMMUNICATIONS Inc

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DEMON SLAYER: KIMETSU NO YAIBA (2025)

DEMON SLAYER: KIMETSU NO YAIBA (2025)

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DEMON SLAYER: KIMETSU NO YAIBA –

LA FORTERESSE INFINIE (Film 1)

Préambule : Demon Slayer, le shonen mélancolique

Demon Slayer est à la base un manga qui raconte l’histoire de Tanjiro, un jeune homme vivant dans le Japon de l’ère Taishō. Confronté à une tragédie, il devra rejoindre les rangs des pourfendeurs, une société secrète dédiée à l’éradication des démons et à la traque de leur créateur, Muzan.

Si le pitch de départ peut sembler classique, l’œuvre se distingue par un ton profondément mélancolique. Héros comme antagonistes portent un passé tragique, et les combats, à la fois physiques et psychologiques, basculent souvent grâce à ce dernier aspect. C’est cette singularité qui fait toute la force de Demon Slayer dans l’univers très concurrentiel des shonen.

Ce qui a propulsé ce manga au premier plan, c’est son adaptation en animé par le studio Ufotable, prouvant une fois de plus que le Japon domine l’art de l’animation. Fort du succès de la série (disponible sur Netflix et Crunchyroll), le studio a choisi de conclure la saga avec une trilogie de films, dont le premier, récemment sorti, rencontre un immense succès en salles.

Une oeuvre pour les fans

Soyons clairs : ce film s’adresse avant tout aux fans de la saga. Suite directe de la dernière saison, il plonge le spectateur dans l’action sans rappeler le contexte. Pour en profiter pleinement, il est indispensable d’avoir vu les saisons précédentes. Il s’inscrit parfaitement dans la continuité de l’œuvre.

Une animation et une bande-son qui méritent l’IMAX

Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité de l’animation, inégalée, repoussant encore les limites déjà élevées de la série. Le film préserve la richesse visuelle de la 2D traditionnelle, agrémentée de touches de 3D discrètes mais efficaces. Il offre une véritable leçon à une industrie souvent tentée par le full CGI, au risque de perdre l’âme de l’animation. C’est un chef-d’œuvre technique, mais aussi une œuvre qui brandit l’art japonais comme étendard d’excellence. Les combats y sont épiques, et les moments plus intimes, sublimés. La bande-son et l’environnement sonore, quant à eux, surpassent même les meilleurs instants de la saga.

Si l’occasion vous est donnée de le voir en IMAX, saisissez là : l’expérience en vaut vraiment la peine.

Une histoire qui touche en plein coeur

Pourquoi un tel succès pour ce film, et pour la saga en général ? Ce n’est pas seulement grâce à son animation, mais aussi à la puissance de ses messages. Le schéma narratif reste classique – combat, flashback, dénouement (surtout dans l’affrontement principal) –, mais les trois combats du film, inégaux en durée, poussent les thèmes chers à l’œuvre à leur paroxysme : l’honneur, la reconstruction après un drame, le sacrifice pour une cause plus grande que soi, le pardon, la transmission… Tous ces sujets sont traités avec une émotion qui ne manquera pas de vous toucher.

En conclusion

Ce film est une réussite, car il reste fidèle à l’esprit de l’œuvre originale. En assumant son héritage et en portant haut ses valeurs, Demon Slayer : La Forteresse Infinie confirme une fois de plus que l’animation japonaise règne en maître en matière de qualité.

 Par Gregory CAUMES

|Copyright Koyoharu Gotoge _ SHUEISHA, Aniplex, ufotable

NOTRE NOTE

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I LIVE HERE NOW (2025) – Critique

I LIVE HERE NOW (2025) – Critique

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I LIVE HERE NOW

Cette année, parmi la palette des films en compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville, un long-métrage en particulier a suscité de vives réactions et irritations chez de nombreux festivaliers : I Live Here Now, premier film de Julie Pacino, fille de l’illustre Al Pacino.

Nombreux sont ceux qui quitté la salle en cours de projection, et quelques « bouh » se sont fait entendre à la fin de la séance. Mais cette réaction est-elle réellement justifiée ? Ou bien reflète-t-elle simplement le décalage entre le public de Deauville et celui auquel s’adresse ce type de proposition cinématographique ?

Synospis : Une femme se retrouve piégée dans un hôtel isolé, où les échos violents de son passé prennent vie.

Si l’on devait identifier un dénominateur commun entre les films en compétition cette année, ce serait sans doute la représentation d’une forme de meurtrissure à travers les portraits de ces personnages. I Live Here Now ne déroge pas à cette tendance, mais choisit un angle de vue et une direction artistique radicalement différentes. Plutôt que d’opter pour un drame intimiste et mélancolique, le film s’engage sur une voie plus sombre : celle du cinéma de genre. Il s’agit clairement d’un film fantastique, aux accents horrifiques, qui reprend les codes du cinéma d’horreur.

Pour son premier long-métrage, Julie Pacino va clairement s’affranchir de son héritage familial pour imposer une voix singulière. L’audace est de mise, et le film se détache totalement de toute référence à la filmographie de son père. Cette volonté de distinction est louable, mais elle évoque d’autres univers cinématographiques, notamment ceux de David Lynch ou Dario Argento. Le décor du motel isolé, servant de huis clos psychologique, rappelle Twin Peaks, la complexité narrative évoque Inland Empire, tandis que l’esthétique et la colorimétrie font penser à Suspiria.

La mise en scène stylisée, jouant sur les contrastes visuels et sonores, reflète les tourments intérieurs du personnage principal en explorant ses traumatismes. Le symbolisme est appuyé, parfois même trop, ce qui peut désorienter une partie du public. Le film brouille volontairement les frontières entre cauchemar et réalité, dans une atmosphère oppressante qui déroute le spectateur.

En conclusion, on sent que le film est profondément personnel pour la réalisatrice, et qu’elle cherche avant tout à prouver qu’elle est une cinéaste avant d’être un nom célèbre. Cependant, son approche métaphorique, qui ressemble d’ailleurs plus à un exercice de style, exige une grande ouverture à l’interprétation. Cela va nuire à la subtilité et à la compréhension de son propos. Dommage.

 Par Sébastien NIPPERT

|Copyright Tiny Apples

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BUGONIA (2025) – Critique

BUGONIA (2025) – Critique

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BUGONIA

À moins d’être un fin connaisseur ou un cinéphile quelque peu curieux, le cinéma grec n’est certainement pas le plus connu du grand public. Après un long passage à vide entre les années 1980 et début des années 2000, un renouveau s’opère depuis quelques années, notamment grâce au réalisateur Yorgos Lanthimos.

Multi récompensé dans plusieurs festivals et cérémonies (Cannes, Mostra de Venise, Golden Globes), Lanthimos s’est distingué par une volonté narrative et artistique affirmée de s’éloigner du cinéma conventionnel. Et son dernier long-métrage, Bugonia, ne fait que confirmer cette tendance.

Avec un rythme de réalisation soutenu, un film par an depuis 2023 (Pauvres Créatures en 2023, Kinds of Kindness en 2024, Bugonia en 2025), qui pourrait presque valoir une comparaison avec Quentin Dupieux ou Kiyoshi Kurosawa, le cinéaste grec signe ici un nouvel OVNI cinématographique, aussi surprenant que déroutant, et qui en déstabilisera plus d’un, à commencer par son pitch…

Teddy (Jesse Plemons) et Don (Aidan Delbis), deux jeunes que la vie n’a visiblement pas épargnés, sont convaincus qu’une grande PDG (incarnée par Emma Stone) est une extraterrestre venue détruire la Terre. Obsédés par cette conviction, ils vont alors décider de la kidnapper.

Au-delà de ce scénario à la fois intriguant et absurde, Bugonia est avant tout une œuvre qui va explorer des problématiques contemporaines, telles que le capitalisme, le complotisme ou encore la fracture sociale entre les individus. Des thèmes abordés avec une certaine touche d’humour noir, et flirtant constamment avec les codes du cinéma de genre. L’aspect rationnel et irrationnel du récit entrainera d’ailleurs le spectateur dans un climax qui ne manquera pas de diviser.

Pour ce film, Lanthimos retrouve une nouvelle fois sa muse, Emma Stone, qui livre une prestation remarquable. La performance est d’autant plus impressionnante au vu de la complexité du rôle. On a l’impression que le réalisateur la pousse sans cesse à repousser ses limites. Et dire qu’avec le film Pauvres Créatures, on pensait déjà qu’elles avaient été atteintes. Il serait toutefois injuste de réduire l’acting du film à sa seule performance, tant l’autre protagoniste du film, Jesse Plemons, livre à son tour une prestation très aboutie, en incarnant un personnage certes peu attachant, mais qu’on ne pourra pas pour autant détester.

En conclusion, Bugonia, est un nouveau trip cinématographique aux idées fortes, s’inscrivant parfaitement dans la filmographie du réalisateur. Toutefois, le déséquilibre narratif et un faux rythme par séquences viennent altérer notre sentiment et appréciation globale du film.

Comme chaque nouveau film de Lanthimos est un petit évènement, il faudra attendre la fin de sa tournée en festivals (7 min d’applaudissements à la Mostra de Venise, sélectionné à Deauville, film de clôture au FEFFS), pour  le découvrir en salles dès le 26 novembre prochain.

 Par Sébastien NIPPERT

Copyright Atsushi Nishijima/Focus Features

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