
I LIVE HERE NOW (2025) – Critique
Fiche technique :
- Date de sortie : Prochainement
- De : Julie Pacino
- Avec : Madeline Brewer, Sheryl Lee, Lucy Fry
- Genre : Epouvante-Horreur
- Durée : 1h50
Notre avis sur le film
I LIVE HERE NOW
Cette année, parmi la palette des films en compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville, un long-métrage en particulier a suscité de vives réactions et irritations chez de nombreux festivaliers : I Live Here Now, premier film de Julie Pacino, fille de l’illustre Al Pacino.
Nombreux sont ceux qui quitté la salle en cours de projection, et quelques « bouh » se sont fait entendre à la fin de la séance. Mais cette réaction est-elle réellement justifiée ? Ou bien reflète-t-elle simplement le décalage entre le public de Deauville et celui auquel s’adresse ce type de proposition cinématographique ?

Synospis : Une femme se retrouve piégée dans un hôtel isolé, où les échos violents de son passé prennent vie.
Si l’on devait identifier un dénominateur commun entre les films en compétition cette année, ce serait sans doute la représentation d’une forme de meurtrissure à travers les portraits de ces personnages. I Live Here Now ne déroge pas à cette tendance, mais choisit un angle de vue et une direction artistique radicalement différentes. Plutôt que d’opter pour un drame intimiste et mélancolique, le film s’engage sur une voie plus sombre : celle du cinéma de genre. Il s’agit clairement d’un film fantastique, aux accents horrifiques, qui reprend les codes du cinéma d’horreur.

Pour son premier long-métrage, Julie Pacino va clairement s’affranchir de son héritage familial pour imposer une voix singulière. L’audace est de mise, et le film se détache totalement de toute référence à la filmographie de son père. Cette volonté de distinction est louable, mais elle évoque d’autres univers cinématographiques, notamment ceux de David Lynch ou Dario Argento. Le décor du motel isolé, servant de huis clos psychologique, rappelle Twin Peaks, la complexité narrative évoque Inland Empire, tandis que l’esthétique et la colorimétrie font penser à Suspiria.
La mise en scène stylisée, jouant sur les contrastes visuels et sonores, reflète les tourments intérieurs du personnage principal en explorant ses traumatismes. Le symbolisme est appuyé, parfois même trop, ce qui peut désorienter une partie du public. Le film brouille volontairement les frontières entre cauchemar et réalité, dans une atmosphère oppressante qui déroute le spectateur.

En conclusion, on sent que le film est profondément personnel pour la réalisatrice, et qu’elle cherche avant tout à prouver qu’elle est une cinéaste avant d’être un nom célèbre. Cependant, son approche métaphorique, qui ressemble d’ailleurs plus à un exercice de style, exige une grande ouverture à l’interprétation. Cela va nuire à la subtilité et à la compréhension de son propos. Dommage.
Par Sébastien NIPPERT
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