Fiche technique :
- Date de sortie : 28 novembre 1990
- De : Garry Marshall
- Avec : Richard Gere, Julia Roberts, Ralph Bellamy
- Genre : Comédie, Romance
- Durée : 1h59
Notre avis sur le film
PRETTY WOMAN
Pretty Woman ou l’héritage de la comédie romantique des années 90.
On pourrait penser que certaines comédies romantiques vieillissent mal – passé un certain nombre d’années, elles ne font plus vraiment rêver. Pourtant, presque trente-six ans plus tard, le charme de Pretty Woman opère toujours auprès d’un public avide de s’épancher à nouveau dans une époque révolue, presque idéaliste et chimérique. Tant une référence pour la pop culture que pour le genre cinématographique, Pretty Woman était surtout la révélation d’une étoile montante dans le ciel dégagé d’Hollywood : Julia Roberts.

Une version de Cendrillon revisitée
Garry Marshall offre à ce long-métrage culte une porte d’ouverture aux contes de fées moderne : lui, un businessman richissime seul et sans attache, elle, une jeune prostituée en quête d’une vie meilleure. Tout les sépare, à commencer par l’enjeu des milieux sociaux dans lesquels chacun gravite. Pourtant, il suffira d’une voiture de sport et d’un passage à Hollywood Boulevard pour amorcer le début d’un récit merveilleux et étonnant. Le réalisateur amuse le spectateur de cette idylle atypique, avec sa mise en scène vieille comme le monde et une alchimie parfaite, palpable, entre un Richard Gere et une Julia Roberts tout d’eux munis d’un charme ravageur. S’appuyant sur les codes de la pure romance, Pretty Woman fait fort en réunissant deux univers différents qui doucement s’entrechoquent involontairement, faisant cadeau de la plus belle des histoires où il est forcément question d’amour, et de hasard.

Tout est bien… qui finit bien
En le visionnant aujourd’hui, impossible de ne pas remarquer à quel point l’univers du cinéma – comme notre monde qui est bien réel – à bien changer en l’espace de quelques décennies. Si le cinéma s’essouffle au présent, ce n’est pas qu’en terme technique (quoique, on peut facilement se lasser des effets spéciaux réalisés aujourd’hui) le gros point noir vient des histoires racontées et le manque d’importance donné à ce qu’elles veulent réellement transmettre. Pourquoi la magie du cinéma semble avoir disparu alors qu’il est encore possible de la rendre concrète ? Le vrai problème vient peut-être du fait que nous ne sachions plus comment rêver. Dans un monde toujours plus cruel, plus connecté numériquement mais déconnecté des émotions humaines, des histoires comme celle d’Edward et Vivian à l’écran n’ont plus totalement leur place, victime d’une candeur aujourd’hui refourgué aux oubliettes… Pourtant, ces fantaisies d’un autre temps pas si lointain sont celles qui nous font le plus de bien, nous rappelant à croire naïvement au destin et à ce qu’il peut accomplir de bien quand tout espoir est presque perdu. Pourquoi sommes-nous si réfractaires aux histoires qui se finissent bien et de manière parfaitement saine ? Cela en dit peut-être long sur notre société malade.

Une B.O. cultissime sur un refrain intemporel, un couple phare et glamour à l’écran (qui se réitère une nouvelle fois dans Just Married (Ou presque) du même réalisateur) et une belle histoire d’amour simple et efficace font de ce long-métrage mythique une bouffée d’air frais, un moment de réconfort hors du temps pour tous ceux qui cherchent à retrouver une forme de nostalgie. Le rire de Julia, le charme de Richard Gere, la bienveillance et les maladresses qui s’accumulent autour de leur arrangement commun, cet amour naissant malgré les convenances en font un film dont on ne pourra jamais se lasser. Après tout, c’est à ça que servent finalement les contes de fées : à ne pas oublier que dans la difficulté ou l’adversité, le bien triomphe toujours du mal, que les problèmes finissent toujours par s’arranger. Pretty Woman semble être une des nombreuses bonnes formules consacrées encore omniprésente, nous rappelant que la magie, réelle ou inventée, existe toujours bel et bien… Notre espoir à nous, c’est juste de pouvoir y croire encore un peu.
Par Rémi VALLIER